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Bilan Procos : une nécessité d’aller de l’avant pour le commerce spécialisé

Présenté le 29 janvier dernier, le bilan de Procos fait état d’une année 2020 relativement difficile, avec un recul de 18% du chiffre d’affaires pour le commerce. L’année 2021 s’annonce également compliquée, en raison du caractère instable de la crise sanitaire. C’est pourquoi Procos encourage le gouvernement à élargir ses aides et défend la nécessité d’un Plan Commerce à l’horizon 2030.

En raison des deux confinements imposés par la crise sanitaire, les commerces spécialisés ont, en moyenne, dû fermer durant trois mois en 2020, soit 25% de l’année. Cela a tout d’abord entraîné une baisse conséquente du chiffre d’affaires globale des magasins, ainsi que de nouveaux modes de consommation tirant le e-commerce vers le haut. Quelques heures avant l’allocution de Jean Castex annonçant la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m2, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé (Procos) avait désigné le début de l’année 2021 comme » le début de tous les dangers «. Malgré cette prise de conscience, le commerce spécialisé est aujourd’hui plus que fragilisé. C’est la raison pour laquelle Procos dresse un bilan de l’année 2020 mitigé et inégal, et alerte le gouvernement sur l’importance de laisser les magasins ouverts pour ne pas s’enliser dans une crise interminable.

Une année 2020 bousculée par la crise du Covid-19

Pour les enseignes du commerce spécialisé, l’année 2020 a été exceptionnellement troublée par la crise, avec deux périodes de fermetures et une activité magasin qui termine finalement l’année en moyenne à -18% (tous secteurs du commerce spécialisé confondus, hors restauration) selon le panel Procos. Laurence Paganini, Directeur Général de Kaporal Group et Présidente de Procos, souligne toutefois » la disparité selon les secteurs, avec de grands écarts entre ceux qui s’en sont sortis, et ceux qui ont connu un vrai recul «. C’est le milieu des bijoux, des accessoires et de la chaussure qui s’en sont le moins bien sortis, tandis que le sport, l’alimentaire et la maison ont su tirer leurs épingles du jeu. Par exemple, des secteurs tels que le bricolage (+ 4,8 %) ou la jardinerie (+ 1,1 %) ont connu une année très dynamique. L’aménagement de la maison (bricolage, ameublement) a notamment profité de plusieurs phénomènes : des transferts de dépenses impossibles dans d’autres domaines (les voyages par exemple), le repli sur soi avec la maison devenant le cocon protecteur qu’il faut donc améliorer et embellir, et la mise en place déterminante du télétravail. Procos note également que la réouverture des magasins le 29 novembre a été une décision essentielle. Celle-ci a permis une activité dynamique en magasins à +12% (hors restauration) durant le mois le plus important de l’année. Si les magasins n’avaient pu rouvrir, l’année se serait terminée avec nombre d’acteurs fragilisés, et en cessation de paiement dès le mois de janvier.

Un e-commerce performant, mais insuffisant

Au cours de l’année 2020, les ventes en ligne ont fortement augmenté. Leur croissance a atteint +80%, bien au-dessus des évolutions du marché global dont la croissance 2020 devrait, selon la Fevad, être autour de +16%. La plupart des enseignes ont mis en place le drive, la livraison à domicile, la livraison à partir du magasin (ship from store) et du click & collect.

Selon Laurence Paganini, » Plusieurs années d’innovation ont été gagnées en un an pour de nombreux acteurs. Cette année a permis de tester grandeur nature les capacités de l’omni-canal. Bien que très performant, ce canal ne peut remplacer les magasins en terme de volume traité «. Cette explosion des ventes web n’a compensé que faiblement les pertes de chiffre d’affaires dans les magasins. Elle ne permet de récupérer, selon les secteurs, que 2 à 4% des baisses d’activité magasins.

L’impact de la crise sur le territoire

» Tous les lieux n’ont pas vécu l’année 2020 de la même manière « précise Emmanuel Le Roch, Délégué Général. 2020 marque l’entrée dans une phase nouvelle, marquée par d’importantes modifications concernant les lieux où se réalise le commerce. Les marchés de l’immobilier commercial sont alors bousculés. Outre la fréquentation en magasin qui a largement baissée en raison des deux confinements, d’autres facteurs inattendus ont généré une disparité au sein des zones géographiques elles-mêmes. Le développement du télétravail et la suspension du tourisme international ont affecté les flux dans les grands lieux de commerce, notamment les centres villes et les centres commerciaux. à Paris, les Champs-élysées ont vu leur fréquentation baisser de -60% en janvier, le Boulevard Haussmann de -45% et les grands centres commerciaux entre -35 et -45% (cumul des données captées en permanence dans 13 000 points de vente sur 1800 sites de commerce). Ainsi, les solutions d’adaptation des loyers seront indispensables pour plusieurs mois, voire plusieurs années. Les villes moyennes ne sont pas non plus à l’abri des défaillances et du développement du taux de vacance, en particulier dans les centres villes. Ce phénomène nécessite donc de revoir à la hausse les moyens financiers prévus dans des plans tels qu’Action Coeur de Ville. Les moyennes surfaces de périphérie et les retail parks sont, quant à eux, davantage résilients et retrouvent plus rapidement leur activité. Ainsi, les risques principaux pèsent sur les centres villes et les galeries marchandes, plus impactés par les restrictions de flux. Ces nouveaux modes de consommation, accélérés par les achats en ligne, le télétravail et la méfiance envers le virus, impliquent de nouvelles réflexions sur l’immobilier commercial et les coûts locatifs. Dans les mois à venir, les enjeux majeurs reposeront sur les loyers, à savoir s’ils seront adaptés provisionnement ou durablement pour limiter les fermetures.

2021 : une année » de tous les dangers «

» Pour la survie du commerce spécialisé, les mois à venir seront cruciaux « rappelle à juste titre Emmanuel Le Roch. Malgré tout, les perspectives pour l’année 2021 restent encore très floues. Pour le commerce spécialisé, l’année a démarré difficilement, en raison du report des soldes et du couvre-feu décalé à 18 heures. Après le premier week-end des soldes, les chiffres d’affaires des magasins étaient tous négatifs par rapport à la même période en 2020, à l’exception du secteur de l’équipement de la maison. La moyenne de cette baisse s’établit à -12%, tandis que les enseignes du secteur textile, pour lesquelles la période des soldes est cruciale, ont connu une baisse de -25%.

Même si la situation sanitaire actuelle laisse planer le risque d’un éventuel reconfinement, laisser les magasins ouverts reste une question de survie économique et sociale. » Nous avons appris à commercer avec le virus, à travers un protocole sanitaire strict. à présent, nous savons que nos commerces ne sont pas responsables de la propagation du virus, comme le démontre une étude de l’Institut Pasteur. Il est donc déterminant que tous les magasins restent ouverts dans tous les secteurs d’activité « explique Laurence Paganini.

Un plan de relance pour sauver un secteur essentiel

à court terme, Procos soutient l’idée que le gouvernement doit aider les entreprises de toutes tailles. Il est impératif de conserver les aides actuelles aussi longtemps que nécessaire, mais aussi d’élargir ces aides qui sont, pour le moment, insuffisantes.

Ainsi, la fédération propose un plan de relance qui place le commerce au coeur des transformations sociétales à travers plusieurs actions tels que la prise en compte des frais fixes à hauteur de 70% sans plafond, le report automatique des PGE pour les entreprises du commerce spécialisé (avec un délai de deux ans pour le début de remboursement), la mise en place de prêts participatifs (dès les mois de janvier/février 2021, sur des durées long terme de 7 à 10 ans, avec un différé de remboursement de 2 à 3 ans) pour toutes les entreprises ainsi qu’un engagement pour aider les bailleurs à adapter d’urgence les loyers à la réalité des chiffres d’affaires réalisés dans les magasins.

à long terme, Procos défend la nécessité d’un plan de commerce à l’horizon 2030 et d’une approche dynamique » Territoires de commerce «. Essentiel, ce plan doit » contribuer à la transformation digitale et numérique des commerçants de toute tailles «, » dynamiser et accompagner la transformation RSE « en développant les subventions et » partager une vision sur le commerce en 2030 «.

La transformation du commerce devra également être perçue à travers le territoire, dont les lieux de commerce (centre-ville comme périphérie) doivent trouver un réel dynamisme. 2020 aura en effet été l’année de tous les changements, tant au niveau des habitudes des consommateurs que des commerces eux-mêmes, ayant connu un arrêt brutal de l’immobilier. Il faut alors repenser l’ensemble du secteur du commerce spécialisé, touché par une crise durable, mais dont les marges de manoeuvres sont déjà en marche.

Par Camille Borderie

Service de la rédaction Journaliste Univers Habitat, Faire Savoir Faire

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