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Insee : quelles perspectives économiques pour fin 2022 et début 2023 en France ?

L’Insee a présenté sa Note de Conjoncture de décembre, le 15 au matin, avec ses prévisions pour le 4e trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023. Après la crise sanitaire et le contexte géopolitique, les chocs inflationnistes perturbent à leur tour la donne.

Par Anthony Thiriet

Quelle est la situation de l’économie et du pouvoir d’achat en France ? C’est la question à laquelle l’Insee a tenté de répondre le 15 décembre, avec sa nouvelle Note de Conjoncture. Après des chocs sectoriels liés à la pandémie du Covid, l’inflation s’est généralisée à la plupart des segments de marché, conduisant à un resserrement des politiques monétaires. La plupart des gouvernements ont pris des mesures budgétaires pour limiter les hausses de prix ou soutenir les revenus. Certains cours mondiaux de matières premières se détendent, mais restent élevés, reflétant d’une part la baisse de perspective de croissance, et d’autre part la persistance de tensions sur l’offre. L’inflation a toutefois commencé à refluer dans certains pays, comme aux États-Unis et en Espagne.

Les prix de l’énergie impacteront les prix de vente et les méthodes de production
Le nouveau choc pour les entreprises concerne les prix de l’énergie. L’Insee a indiqué qu’une majorité des contrats de fourniture d’électricité ou de gaz expiraient fin 2022 ou courant 2023. Au global, 56 % des entreprises seraient exposées à l’inflation de l’énergie. Les prix de l’électricité ont augmenté de 75 % entre 2021 et 2022 en France, et pourraient encore croître de 132 % en 2023. Ceux du gaz ont gagné 114 % en 2022, et pourraient augmenter de 144 % en 2023. Dans ce contexte de hausse des prix de l’énergie, la majorité des entreprises industrielles envisagent d’augmenter leurs prix de vente (65 % du CA du secteur est concerné). Seules 5 % pensent réduire leur activité, mais les entreprises n’hésiteront pas à adapter leurs méthodes de production (50 % du CA est concerné).

56 % des entreprises seraient à la hausse des prix de l’énergie (Insee)
Prix de l’électricité : + 75 % en 2022 et + 132 % en 2023 (prévision)
Prix du gaz : + 114 % en 2022, + 144 % en 2023 (prévision)

Une difficile fin d’année 2022, mais un léger rebond début 2023
Plus globalement, les climats des affaires baissent en France, mais sans chuter ; avec une régression plus intense dans les branches les plus énergivores. Pour le dernier trimestre 2022, l’Insee prévoit un léger fléchissement du PIB à – 0,2 %. Celui-ci s’expliquerait, côté offre, par le recul de la production industrielle, notamment liés à une activité atone dans les services, et aux effets ponctuels de grèves dans les raffineries et de maintenance dans les centrales nucléaires. Côté demande, ce résultat est notamment lié à la contraction de la consommation des ménages, au ralentissement des investissements des entreprises et au soutien des échanges extérieurs. L’Insee annonce toutefois que ces mauvaises performances de fin d’année n’impactent pas son estimation du taux de croissance pour l’ensemble 2022 : la France devrait finir l’année avec une croissance globale de 2,5 %.
Pour 2023, l’Insee prévoit un léger rebond du PIB au 1er trimestre, de + 0,1 %, et une croissance un peu plus forte au 2e trimestre, avec + 0,3 %. » L’acquis de croissance annuelle « serait de + 0,4 % à mi-2023 ; cela n’intégrant pas l’autre moitié de l’année. Si l’emploi salarié continuerait sa croissance, celle-ci se ralentirait nettement d’ici l’été 2023. L’Insee précise que les contrats en alternance représentent dorénavant 1 création d’emploi sur 3. Cet essor de l’apprentissage serait à 50 % responsable de la baisse de productivité des entreprises françaises au 3e trimestre 2022. Le taux de chômage resterait quant à lui stable jusqu’à mi-2023.

Estimations Insee pour la France :
+ 2,5 % de croissance en 2022
– 0,2 % de PIB au 3e trimestre 2022
+ 0,1 % de PIB au 1er trimestre 2023
+ 0,3 % de PIB au 2e trimestre 2023

Une inflation qui atteindra 7 % début 2022, puis diminuera
En novembre, l’inflation affichait + 6,2 % sur 1 an, une hausse stable par rapport au mois précédent. L’alimentation est particulièrement concernée avec + 12 % sur 1 an. Pour le début 2023, l’Insee prévoit une inflation à 7 % sur un an, notamment tirée par celle de l’électricité (+ 15 % prévus en février vs février 2022). Pour les mois suivants, les prix continueront à augmenter, mais moins rapidement qu’en 2022. L’évolution sur un an pourrait alors redescendre à + 5,5 % à mi-année. Elle sera plus forte sur les produits manufacturés que sur les produits alimentaires, qui ont déjà vu leurs prix exploser en 2022.
Le revenu disponible brut (RDB) des ménages augmenterait de 5,2 % en 2022, mais le pouvoir d’achat serait en baisse de 0,6 %. Le RDB des ménages continuerait de croitre en 2023, et le pouvoir d’achat continuerait à se replier, notamment à cause de l’inflation généralisée. Concernant la consommation des ménages, elle se replierait fortement au dernier trimestre 2022, mais rebondirait modérément début 2023. Avec la baisse du pouvoir d’achat, le taux d’épargne aura tendance à diminuer. Les achats de biens se redresseraient légèrement à partir de janvier, après plusieurs trimestres de baisse.

Inflation générale en France
+ 6,2 % en oct. 2022 vs 2021
+ 6,2 % en nov. 2022 vs 2021
+ 7 % prévus début 2023
+ 5,5 % prévus mi-2023

> Les principaux aléas pour 2023
Les données envisagées par l’Insee pourront évoluer selon plusieurs aléas, dont : les évolutions géopolitiques à l’Est de l’Europe, la situation sanitaire en Chine, l’impact du resserrement monétaire en cours, l’efficacité des soutiens budgétaires, le comportement des consommateurs, et le redémarrage des réacteurs nucléaires en maintenance.

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Par Anthony Thiriet

Rédacteur en chef

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