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Mobilier : 1er semestre en demi-teinte

Lors du point presse annuel organisé par la FNAEM, l’UNIFA et l’IPEA, les résultats du premier semestre ont été dévoilés pour la filière meuble. Le recul se poursuit mais la balance commerciale s’amé

« La filière traverse une période difficile. Nous souffrons. Dans ce contexte, nous lançons un appel aux pouvoirs publics. La bonne nouvelle, c’est que les exportations progressent de 2 % alors que les importations reculent de 10 % ». Dès le début de la conférence, Didier Baumgarten, Président de la FNAEM (Fédération Nationale du Négoce de l’Ameublement et de l’Equipement de la Maison) plante le décor. Note positive, Eurostat a récemment confirmé une légère reprise des exportations françaises de meubles pour 2013 (+ 2 %) ainsi qu’une diminution des importations (-10 %). Cette amélioration de la balance commerciale du meuble constitue donc une nouvelle rassurante après plusieurs années de dégradation du taux de couverture de la profession. Les exportations ont significativement augmenté hors Union Européenne (+11 %), tandis qu’elles ont fléchi à destination de l’Union (-4 %). Le mouvement de rapatriement des importations d’Asie au profit de pays européens est également confirmé. Les importations d’origine extra européenne sont également en diminution plus rapide (-14 %) que celles d’origine européenne (-8 %). Cette embellie des exportations résulte des efforts engagés par les industriels français pour rechercher de nouveaux marchés, notamment aux Etats-Unis (+57 %). Pour la conquête de nouveaux marchés étrangers, les industriels bénéficient également de débouchés internationaux offerts par le développement des enseignes et marques françaises à l’étranger. En effet, les meubles français sont vendus dans de nombreux magasins d’enseignes françaises situés à l’étranger, tels que Conforama, Fly ou encore Gautier, Roche Bobois et Ligne Roset. En 2013, 55 % des exportations françaises de meubles étaient destinées à l’Europe des 25 contre 60 % en 2012. Les pays les plus consommateurs de meubles – la Belgique, le Luxembourg, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Espagne – représentent un marché important avec un budget des ménages consacré aux meubles, supérieur à la moyenne européenne. L’Europe demeure la zone de production et de commerce de meubles la plus importante en assurant à elle seule la moitié du commerce mondial. L’Asie devient un producteur majeur notamment grâce à la Chine, qui se place désormais au rang de premier exportateur de meubles au monde. Mais la Chine et l’Asie du Sud-Est importent également du meuble français. L’ouverture des pays émergents asiatiques, mais aussi des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique permet aux fabricants et à certains distributeurs français de partir à la conquête de ces nouveaux marchés. L’amélioration de la balance commerciale française pour l’ameublement résulte donc des efforts conjugués de toute la filière meuble. En indiquant une diminution de 1 % des exportations françaises à destination de l’Union Européenne au premier trimestre 2014, Eurostat rappelle néanmoins la fragilité de cette embellie. Sa pérennité demeure donc étroitement conditionnée par la capacité d’investissement à moyen terme des fabricants et des distributeurs nationaux ; capacités elles-mêmes étroitement corrélées au dynamisme de la demande nationale de meubles, compte tenu du poids du marché interne pour les acteurs nationaux.

Le marché français
Les ventes chutent nettement pour clôturer le 1er semestre. Le mois de juin est dans la lignée des exercices précédents et il enregistre un repli d’activité de 9,1 %. Malgré un jour de soldes supplémentaire par rapport à 2013, la présence d’un samedi en moins par rapport à l’exercice précédent aura néanmoins pesé lourdement sur les ventes en valeur du secteur au cours du dernier mois du semestre. On observe ainsi sur le premier semestre 2014 une baisse des ventes de meubles de 2,5 % à surfaces évolutives et euros courants (- 4,5 % à surface constante). Si le résultat du premier semestre 2014 est meilleur que celui de 2013 (-3,8 %), la dynamique est toutefois inverse avec cette fois des résultats mensuels qui tendent à se dégrader. Et ce n’est pas de la construction que viendra la reprise sur le second semestre. Les derniers chiffres diffusés par le Commissariat général au développement durable font état, à fin mai, d’une chute des mises en chantiers de logement neufs de 9 % sur douze mois glissants et de 21 % sur le trimestre mars-mai. Au vu de ces éléments, et avec des ménages encore peu enclins à consommer, il parait peu probable que le secteur du meuble puisse rattraper sur les prochains mois le retard pris au premier semestre. Difficile dans ces conditions de tabler sur un résultat à fin 2014 supérieur à celui des deux années précédentes (-3,0 % en 2012 et -2,9 % en 2013). Pour Christophe Gazel, Directeur de l’IPEA (Institut de Prospective et d’Etudes de l ‘Ameublement) « le secteur s’en sort plutôt bien par rapport avec l’effondrement des mises en chantier. Les fabricants et distributeurs affichent une volonté de combattant. En juillet, les soldes ont été excellents pour la filière. Aujourd’hui, on observe que le consommateur attend les promotions. Malheureusement, il pourrait y avoir une traversé du désert par la suite. Pour moi, la tendance de l’année sera aux alentours d’un recul de l’ordre de 3 à 4 % ».

Segments
Sur le premier semestre 2014, le segment literie est celui qui enregistre la plus forte croissance de ses ventes en valeur. Si ces dernières années la banquette était le maillon faible du segment rembourré, sur le premier semestre, une fois n’est pas coutume, les ventes de banquettes progressent en valeur par le biais de prix qui se stabilisent enfin après plusieurs années de chute. Mais, si les ventes de banquettes progressent, celles de canapés ne sont pas sur la même dynamique et se contractent légèrement après cependant un bon premier trimestre. Le segment du meuble de salle de bains reste lui aussi en baisse sur le premier semestre, même si certaines enseignes essayent de réintroduire le produit dans les rayons voire même de développer leur offre pour certaines. Les ventes de meubles de cuisine restent en retrait. Les chutes de mises en chantier et des transactions dans l’immobilier continuent de peser sur les ventes. Les ventes de meubles meublants se placent elles-aussi en repli sur le premier semestre 2014 avec des chutes de performances à la fois pour les meubles de salon/séjour et pour les meubles de chambre à coucher, même si la baisse semble plus marquée pour ces derniers. En ce qui concerne le meublant, seuls les meubles de chambre bébé parviennent à tirer leur épingle du jeu sur ce premier semestre.

Un appel aux pouvoirs publics
Avec un résultat de 9,27 milliards d’euros TTC en 2013, le marché de l’ameublement français est inférieur à sa valeur de… 1990 (9,63 milliards d’euros) ! Entre temps, les volumes écoulés ont considérablement crû, tandis que les coûts d’exploitation (loyers, salaires, taxes,…) n’ont cessé d’augmenter. La rentabilité des distributeurs s’est donc logiquement et continuellement dégradée, limitant la capacité financière du secteur à soutenir le marché sur la durée. Des distributeurs parfois importants peuvent désormais connaître un sort que beaucoup croyaient jusqu’à présent, et à tort, réservé aux seuls fabricants occidentaux, par ailleurs victimes de leur statut d’industries de main d’œuvre. Avec 125 000 salariés en France (62 000 en distribution, 63 000 en production), l’ameublement français emploie presque autant de salariés que les constructeurs automobiles PSA et Renault réunis (136 000). Pour Didier Baumgarten, « la filière meuble mérite donc, autant que d’autres secteurs, l’attention des pouvoirs publics, sous la forme d’un soutien à une reprise durable de la demande intérieure. Seule une relance du marché de l’ameublement permettra de pérenniser les contributions significatives de l’ameublement à l’emploi, au commerce extérieur et à la fiscalité ». Côté proposition, fabricants et distributeurs appellent le gouvernement à suivre l’exemple italien, en accordant aux ménages français une réduction d’impôts pour l’achat de meubles neufs. Les Italiens ont en effet obtenu, pour 2013 et les années suivantes, l’instauration d’une réduction fiscale liée à l’achat de mobilier, dont ils ont estimé les premiers effets annuels à plus de 200 millions d’euros ! Le tout alors que la situation économique et financière de l’Italie n’est pas meilleure que celle de la France. Autre solution prônée, la possibilité pour les consommateurs de mobiliser leur PEL pour acheter du mobilier pendant une période de 2-3 ans. « Cette solution à l’avantage d’être peu couteuse pour l’Etat » avance le Président de la FNAEM. Comme l’a rappelé Christophe Gazel, les pouvoirs publics avaient accepté cette démarche dans les années 80 pour le secteur de l’ameublement de la cuisine.

Par La Rédaction

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