Le spécialiste français du petit électroménager a publié, mardi dernier, ses résultats du 1er semestre 2025, illustrant les défis auxquels fait face le secteur. Si le groupe parvient à retrouver une croissance organique au 2e trimestre, sa rentabilité opérationnelle accuse un net repli sur l’ensemble de la période.
Le chiffre d’affaires semestriel du Groupe Seb s’établit à 3,748 Mds€, en progression modeste de 0,6% à taux de change et périmètre constants et de 0,2% en données publiées vs. 2024. Cette performance globale masque toutefois une dynamique d’amélioration progressive, avec une accélération notable au 2e trimestre (+1,9% en organique) après un 1er trimestre quasi-stable (-0,6%).
L’Europe occidentale tire la croissance, la Chine confirme
« Notre chiffre d’affaires au deuxième trimestre en Grand Public est marqué par une nette accélération en Europe occidentale, dans une année particulièrement riche en lancements de produits, et par un retour confirmé à la croissance en Asie, en particulier en Chine », souligne Stanislas de Gramont, directeur général du groupe.
L’activité Grand Public, qui concentre l’essentiel des revenus avec 3,251 M€, affiche une croissance de 2,2% à taux constants sur le semestre. Cette performance s’appuie principalement sur l’Europe occidentale, qui accélère nettement au 2e trimestre avec une progression organique de 6,8%, portée par des performances à deux chiffres dans l’entretien des sols, les articles culinaires et le soin du linge.
En France, premier marché du groupe, l’activité bondit de 7% au 2e trimestre grâce à un meilleur alignement entre les ventes aux distributeurs et les ventes aux consommateurs. Cette dynamique bénéficie du succès des lancements dans de nouvelles catégories comme les aspirateurs laveurs ou les détacheurs textiles, mais également de la vitalité des articles culinaires et des innovations en aspirateurs polyvalents.
En Chine, deuxième marché stratégique du groupe, la croissance se maintient avec une progression de 3,4% à taux constants sur le semestre. Supor y consolide sa position de leader sur les segments des articles culinaires et de l’électrique culinaire, s’appuyant notamment sur le succès des friteuses sans huile, des woks, des fontaines à eau et des blenders. « Les mesures de relance économique mises en œuvre par les autorités chinoises ont, à ce stade, eu un impact limité sur les performances commerciales de Supor », précise le communiqué de presse, le groupe restant « confiant dans ses perspectives de croissance en Chine pour l’ensemble de l’exercice ».
De son côté, l’Amérique du Nord traverse une période particulièrement difficile avec un recul brutal de 11,5% au 2e trimestre, après une croissance pourtant solide de 4,9% au 1er trimestre. Cette dégradation soudaine s’explique par l’attentisme généralisé des distributeurs face aux incertitudes sur l’évolution des droits de douane américains et leur calendrier de mise en œuvre.
Enfin, le segment Professionnel amorce sa reprise attendue, avec une croissance de 3,5% au 2e trimestre après trois trimestres de baisse marquée. Cette amélioration reflète une quasi-stabilisation du Café Professionnel et l’intégration des acquisitions récentes.
Résultat opérationnel en forte chute et perspectives
La rentabilité opérationnelle subit en revanche un coup d’arrêt significatif. Le résultat opérationnel d’activité (ROPA), principal indicateur de performance du groupe, chute de 51% à 119 M€, ramenant la marge opérationnelle à 3,2% contre 6,5% un an plus tôt. Cette dégradation s’explique par plusieurs facteurs conjugués : la baisse de contribution du Café Professionnel d’environ 40 millions d’euros sur le semestre, le repli des résultats en Amérique du Nord (environ 20 M€), et l’impact négatif des devises combiné à leur forte volatilité (environ 25 M€). L’appréciation globale de l’euro face aux monnaies des pays émergents a particulièrement pesé sur les comptes.
Face à cet environnement dégradé, Stanislas de Gramont envisage d’autres perspectives. « Les résultats du premier semestre, en retrait, traduisent cet environnement plus dégradé au deuxième trimestre, avec des effets directs sur le marché nord-américain, mais aussi des impacts indirects et notamment liés à la forte volatilité des devises. Dans ce contexte, au regard des réalisations du premier semestre et en tenant compte de ces incertitudes qui persistent, nous révisons nos perspectives annuelles. » Et d’ajouter : « Pour autant, les fondamentaux du Groupe restent solides ; sur un second semestre traditionnellement plus contributif en profits, nous anticipons une amélioration de l’activité en Grand Public et en Professionnel, accompagnée d’un rebond des résultats, renouant ainsi avec une trajectoire plus conforme à nos ambitions moyen terme. »
Cette perspective s’appuie sur plusieurs leviers : l’amélioration attendue de la croissance en Grand Public portée par les nombreux lancements de nouveaux produits et les investissements du premier semestre en Europe, la poursuite de la croissance en Chine et dans le reste de l’Asie, un retour à la croissance en Amérique du Sud avec une base de comparaison plus favorable, et la confirmation du redressement en Professionnel.