Weldom a achevé la modernisation de sa plateforme de Breuil-le-Sec. Capable de traiter 15 millions de lignes de commandes par an, contre 12 millions auparavant, elle est d’ores et déjà rentable.
Par Agnès Richard
C’est l’investissement logistique le plus important effectué par Adeo. Entre 2017 et 2025, 110 millions d’euros ont été consacrés à la plateforme Weldom de Breuil-le-Sec (60) qui, avec 140 000 m2, est aussi la plus importante d’Europe dans le bricolage. Elle se complète de 4 pôles régionaux, gérés par un prestataire : Grans (13), Chateau-Thierry (02) et Montbartier (82) ouverts en 2023, et Loudéac (22), lancé en 2024. Soit au total 200 000 m2 d’entrepôt. « C’est un atout majeur pour l’avenir de Weldom », se félicite Éric Béchu, directeur de l’enseigne. Et l’une des sources du développement de l’enseigne, en croissance de 8,8 % (+ 1,8 % à surface comparable) et qui comptera 336 magasins fin 2025 (400 en 2027). Le hub de Breuil dessert aussi les 460 magasins Club Partenaire (600 en 2027). « L’objectif est de desservir 1 000 points de vente en 2027, essentiellement des franchisés. Sa spécificité est de gérer les commandes à l’unité, permettant aux magasins de limiter leurs stocks », explique Charles-Edouard Méliet, directeur de la supply-chain Weldom. 95 % des produits sont en effet « inférieurs au sachet ».
Modernisation et capacité x 2,5
Implanté à Breuil depuis 1966, la plateforme fait partie de l’histoire de Weldom, avant le rachat du groupement Domaxel par Adeo en 2004. « Elle a été construite par des chefs d’entreprise pour répondre à leurs besoins. » Ce savoir-faire a été peaufiné ces dernières années. En réception, tous les cartons sont déconditionnés le plus en amont possible. Puis, le produit est stocké dans des « mini-loads », à raison d’une référence par bac. Cet outil de 6 000 m2 comprend 130 000 emplacements. Avant, en manuel, les bacs ne pouvaient excéder 16 kg. Avec les mini-loads, ils atteignent plus de 30 kg. De quoi faciliter la préparation des commandes, avec une capacité multipliée par 2,5. Les racks dans lesquels le préparateur allait s’approvisionner sont désormais supplantés par des stations de picking avec convoyeurs et surtout par des « shuttles » automatisés. La marchandise vient alors à l’opérateur, qui ne se déplace plus. Si, avec les racks traditionnels, 28 lignes de commandes sont préparées par heure et par personne, la capacité passe à 90 lignes avec le convoyeur et à plus de 400, avec les shuttles. « Les produits sont acheminés puis rangés dans le carton dans l’ordre de la mise en rayon, réduisant par 4 le temps de mise en rayon. » Depuis juin 2025, l’organisation se complète de robots dédiés à la palettisation des colis.
120 000 lignes de commande
55 000 lignes sont préparées par jour, cadence qui grimpera à 120 000 en janvier, avec la mise en production de la dernière partie de la ligne de préparation automatisée. Soit 15 millions de lignes de commandes traitées par an, représentant plus de 500 millions d’euros de marchandises livrées. La mise en place d’une ligne d’emballage e-commerce doit aussi permettre au lieu de monter en puissance pour répondre aux besoins de Leroymerlin.fr. « Les postes sont ergonomiques pour faire face à des cadences élevées. » 350 personnes travaillent en CDI, contre 250 en 2017. « Nous avons choisi de ne pas avoir 1 000 personnes dans l’entrepôt, mais de réduire la pénibilité. » D’ailleurs, le turn over est faible (moins de 5 %), l’emploi des femmes en hausse (37 % sur le site) et accessible aux promotions « handiwork ». « Nous formons les personnels sur le pilotage des outils mécanisés et à la maintenance industrielle. Les métiers se sont diversifiés. »