Spécialisée dans la fabrication de ferrures pour meubles, l’entreprise familiale Blum a fait preuve d’une grande résilience. Lors de sa conférence de presse qui avait lieu ce jeudi 18 juin à l’occasion de la clôture de son exercice comptable 2023/2024, la marque a révélé avoir réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 Md€. Ce qui marque un recul de 1,2 % par rapport au précédent, bien que se situant à un niveau constant.
Malgré une chute du chiffre d’affaires de 27,3 M€ sur la période du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, l’entreprise se félicite de ce développement stable. Cette situation s’explique par l’inflation et la hausse des prix, qui ont amenées les consommateurs finaux à se montrer plus prudents avant de faire de nouvelles acquisitions. Le recul des équipements de cuisines s’est donc répercuté sur les fabricants de ferrures. « Les premiers mois de l’exercice précédent ont été difficiles pour nous et pour l’ensemble du secteur. Toutefois, des signaux positifs se sont dessinés au cours du second semestre et nous percevons des améliorations, même si le marché reste difficile. Actuellement, ce sont surtout les coûts des matières premières, de l’énergie et du personnel qui se situent à un niveau très élevé », lance Philipp Blum, gérant du groupe.
Investissements et croissances
Misant sur une croissance à moyen terme, le groupe a constaté un développement positif du marché en Europe de l’Est et de la région Afrique Moyen-Orient, qui continue de montrer une évolution positive. Celui-ci reste stable dans les régions Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Asie et au Pacifique. Le marché chinois se reconstruit quant à lui lentement, tandis que ceux d’Europe du Nord et d’Europe centrale représentent toujours un défi.
Afin de favoriser cette croissance, le groupe a investi 287 M€ au cours de l’exercice 2023-2024. Avec, notamment, l’acquisition de son partenaire Van Hoecke pour la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, ainsi que dans la création et la rénovation de showrooms.
En outre, 182 M€ ont été alloués au site principal du Vorarlberg, avec l’extension de l’usine 6 de Gaißau et l’agrandissement des usines de Bregenz et Höchst. L’entreprise a également entamé un projet de construction d’une nouvelle usine en Autriche, à St. Pölten, sur une surface de plus de 100 000 m2. « Nous n’avons pas encore de date de démarrage concrète pour la nouvelle usine, cela dépendra de l’évolution économique. Nous sommes heureux d’avoir trouvé le site Voith à St. Pölten, qui s’intègre parfaitement dans notre réseau européen de production et de logistique », explique Martin Blum. À l’avenir, l’entreprise compte bien continuer de miser sur le site autrichien.
La formation de nouveaux spécialistes représente également une nouvelle étape, avec plus de 80 jeunes qui commenceront dès cet automne un apprentissage chez Blum. « Nos investissements les plus importants sont ceux concernant nos collaboratrices et collaborateurs », souligne le gérant. Bien que la situation économique puisse parfois être compliquée, les collaborateurs ont une grande importance et ont pu compter, l’an dernier, sur un emploi sûr.
Innovations et perspectives
Afin de répondre aux besoins des clients et aux tendances en terme de design, Blum a déposé, en 2023, 82 nouvelles demandes de brevets. Elle se situe ainsi à la 2e place du classement de l’Office autrichien des brevets. Ayant participé à Eurocucina en avril, l’entreprise a pu y présenter ces nouveautés. Parmi celles-ci, figuraient : Amperos Ac, une solution adéquate pour l’électrification des meubles ; le système Pocket Revego ; les différents systèmes Box avec Légrabox, qui propose une liberté créative en matière de design et de personnalisation ; Merivobox, qui sert de système de plateforme flexible avec de nombreuses variantes tout en conservant la même finition, et Tandembox qui se veut efficace et éprouvé.
Bien que Blum entende miser encore plus sur son site autrichien, où se « trouvent ses racines », l’international représente un enjeu majeur. En Autriche comme en Europe, où certains défis, tels que les coûts salariaux élevés, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières ou encore l’administration pesante, sont à relever, elle doit rester compétitive. « Nous avons bon espoir que vers la fin de l’année 2024, la conjoncture s’améliorera et que la demande de nos ferrures augmentera à nouveau », conclut Philipp Blum, gérant du groupe.
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