En 2025, Ecomaison intensifie ses efforts pour accélérer la transition vers une économie circulaire avec des actions concrètes et des engagements collectifs : innovations dans les services et renforcement des actions locales. La feuille de route de l’éco-organisme est claire : favoriser la réparation, le réemploi et le recyclage, et augmenter de 25 % le nombre de points de collecte. Échange avec Vincent du Granrut, responsable de la filière Ameublement, à l’occasion d’EspritMeuble.
Par Sabrine Moressa
- Pouvez-vous revenir à ce qui a été réalisé en 2024 chez Ecomaison ?
Vincent du Granrut : Nous avons renforcé nos actions en faveur du réemploi avec le lancement de dispositifs dédiés et élargi à 10 0000 le nombre de points de collecte ouverts aux ménages et professionnels, pour réemployer ou recycler leurs objets usagés. Soit une augmentation de +20 %. Enfin, nous avons ouvert une plateforme d‘approvisionnement en matières recyclées, connectant industriels et fournisseurs et favorisant l’utilisation de matières recyclées dans la fabrication de nouveaux produits.
- Reprenons votre feuille de route avec tout d’abord : la réparation
V.d.G : Le déploiement du Bonus Réparation permet aux consommateurs de prolonger la durée d’usage de leurs produits et ainsi réduire les déchets à la source. Sur notre stand EspritMeuble, nous avons annoncé l’extension de ce bonus à tous les meubles de la maison, du jardin et de la cuisine : tables, rangements, placards et leurs accessoires… Il vient compléter le Bonus Réparation déjà existant pour les sièges et la literie. Ce nouveau service permet aux consommateurs d’obtenir un coup de pouce financier de 30 à 200 € pour les réparations hors garantie. Reversé ensuite aux réparateurs labellisés Ecomaison, son fonctionnement est simple et transparent pour les clients. Une fois labellisé, les professionnels reçoivent un kit de communication pour faire connaître ce service et encourager les clients à découvrir la réparation. Certes, changer les habitudes va prendre du temps. Néanmoins les échos sont favorables, le consommateur y est de plus en plus ouvert et cela vient répondre aux enjeux forts de fidélisation du client de nos adhérents.
- Concernant le réemploi, quelles sont vos solutions ?
V.d.G : Il nous faut monter en puissance sur le réemploi des éléments d’ameublement. Pour accompagner les magasins dans leurs obligations de reprise, nous mettons à disposition des conteneurs maritimes pour collecter les meubles et la literie en bon état, qui sont directement récupérés par une structures solidaire locale de notre réseau. Créer ce lien entre l’économie lucrative et solidaire est au cœur de notre modèle. C’est aussi indispensable pour atteindre nos objectifs de réemploi.
Certaines enseignes commencent à se saisir du sujet avec une offre seconde main. Nous les soutiendrons en 2025 lorsqu’elles feront du réemploi, marchand ou solidaire, en leurs proposant la réfaction : elles pourront bénéficier d’une réduction de l’assiette de leurs contributions en fonction des volumes réemployés.
Enfin, nous travaillons à augmenter la capacité à réemployer des structures de l’économie sociale et solidaire. Nous mettons en place annuellement des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) à hauteur de 3 millions d’euros, afin de financer des investissements dans l’augmentation des surfaces, des outils et machines pour restaurer les meubles, et former le personnel.
- Qu’en est-il du recyclage ?
V.d.G : Il est nécessaire de boucler la boucle en renforçant l’utilisation du recyclé. Nous nous sommes attaqués aux plus grosses masses. Désormais, il faut aller plus loin. Nos efforts se portent dorénavant sur de nouvelles matières ou typologies de produits. Notamment le MDF, la quincaillerie plastique, les différentes résines, et le textile. Notre ambition de maintenir nos taux de recyclage est forte et soutenue par nos partenaires. Aujourd’hui 97 % des meubles ont une nouvelle vie (réemploi, recyclage ou valorisation énergétique).