A travers une étude sur les tendances de consommation et les attentes des Français envers le commerce physique, l’Ifop estime que trois quarts de la population nationale pensent que les magasins seront amenés » nécessaire
Intitulée « Le futur du commerce physique », la dernière étude de l’agence Ifop sur les tendances de consommation en France dessine les contours d’un pays divisé en deux.
En effet, selon les résultats, à l’heure actuelle une très courte majorité des Français (51 %) utilise internet et/ou le téléphone mobile pour effectuer des achats classiques du quotidien. Ce qui signifie qu’inversement, 49 % des personnes interrogées « se contentent », selon le terme de l’Ifop, des magasins traditionnels pour leurs achats de tous les jours.
L’enquête répond également à la question de savoir si cette proportion sera amenée à évoluer dans les prochaines années, voire les prochains mois, puisque 10 % des Français adeptes du commerce physique « envisage » de changer leur mode de fonctionnement et de recourir aux achats en ligne, ce qui signifierait un nouveau basculement dans le rapport de force…
Toutefois, tout n’oppose pas ces deux grands blocs. Et notamment la vision de ce que devront être les magasins du futur, puisque près de trois quarts des personnes interrogées pensent que les magasins physiques seront nécessairement amenés à évoluer, un ratio qui monte à 82 % parmi ceux qui achètent leurs produits du quotidien en ligne.
Et les perspectives sont nombreuses:
- 37 % considèrent ainsi que ces points de vente deviendront des lieux dédiés à la livraison des produits qu’ils auront acheté en ligne,
- 34 % imaginent des espaces consacrés à l’information et à la démonstration ou des endroits accueillant un service client uniquement,
- 24 % anticipent des surfaces de conseil.
Attention, cependant, puisqu’« un tiers des cadres et des jeunes envisagent néanmoins de pouvoir se passer des magasins traditionnels » dans l’avenir, commente Frédéric Micheau, directeur adjoint du département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’Ifop. Un grand saut qui n’est envisagé que par 23 % des interviewés au total. L’électroménager bien placé Globalement, 58 % des personnes qui imaginent une évolution des magasins considèrent que le magasin de demain sera un espace d’une surface proche à celle d’aujourd’hui, mais beaucoup plus axé sur les services. « Pour la majorité, les magasins deviendront des lieux dédiés au conseil, dans lequel le vendeur sera un pilier important », analyse Frédéric Micheau.
Et, dans ce contexte, les enseignes high-tech et électroménager sont très bien perçues ! Les Français considèrent qu’elles sont les mieux armées pour proposer des innovations en magasin à leurs clients, et donc mener à bien leur évolution, devant les enseignes alimentaires ou de culture et loisirs. A l’inverse, seulement 8 % des personnes interrogées estiment que les magasins de textile, habillement, mode ou les enseignes d’équipement de la maison (mobilier, décoration) se sont bien préparés aux mutations technologiques pour leurs points de vente… Un accès facile aux informations produitsDans tous les cas, la présence d’innovations dans les magasins pourrait bientôt devenir un critère déterminant pour la fréquentation des enseignes. Selon l’Ifop, 53% des interviewés reconnaissent en effet que la présence d’innovations les incite à fréquenter une enseigne plutôt qu’une autre (dont 63 % chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans).
Et le bénéfice que les clients souhaitent en retirer est clair : 50 % des personnes interrogées attendent ainsi d’avoir un accès plus facile aux informations relatives aux produits (son origine, son prix…) et 32 % y voient un moyen de découvrir davantage de nouveautés. Autre enseignement : pour 29 % des Français, les innovations sont également un moyen d’avoir une relation personnalisée entre eux et l’enseigne, et la fluidité, liée par exemple au moyen de paiement, est attendue par 27 % des interrogés. C’est donc en axant leurs innovations dans ce sens que les enseignes pourront réellement valoriser les technologies qu’elles mettent en place, ceci, malgré le fait qu’un quart de la population déclare néanmoins « ne rien attendre de particulier des innovations ».