Selon les récentes données du panel Procos, le commerce spécialisé français a renoué avec la croissance en août, affichant une progression de 1,6% de son chiffre d’affaires par rapport à 2024. Cette embellie intervient après un mois de juillet particulièrement morose, marqué par une chute de 2,3% des ventes.
Cette performance d’août reste toutefois insuffisante pour compenser ces difficultés. Sur le cumul des 8 premiers mois de l’année, les enseignes spécialisées accusent encore un léger recul de 0,3% par rapport à 2024. Contrairement aux secteurs de l’habillement et de la beauté-santé, d’autres demeurent en difficulté. À titre d’exemple, l »équipement de la maison stagne avec un recul de 0,2%, reflétant la prudence des consommateurs sur les investissements plus lourds.
Si les ventes repartent légèrement, la fréquentation des magasins reste préoccupante avec un recul de 2,4% en août par rapport à l’année précédente. Cette tendance, déjà observée en juillet, confirme les nouveaux comportements de consommation post-Covid et la montée en puissance du commerce en ligne. Quelques territoires tirent néanmoins leur épingle du jeu. Paris affiche ainsi une fréquentation plus dynamique qu’en 2024, suggérant un effet retour des touristes et une attractivité retrouvée de la capitale après les perturbations liées aux Jeux olympiques.
L’amélioration d’août masque difficilement les inquiétudes du secteur à l’approche d’une rentrée cruciale. Avec une inflation qui reste contenue à 1,5% depuis le début de l’année, la baisse en volume des ventes demeure significative, traduisant un recul réel de la consommation. Les professionnels du retail redoutent particulièrement l’impact des mouvements sociaux annoncés, qui pourraient perturber l’accessibilité des magasins au moment où se prépare la période stratégique des ventes de fin d’année. En outre, les secteurs font face à d’autres difficultés, dont celle de la concurrence déloyale asiatique. « Les enseignes appellent à un contexte donnant de la lisibilité et de la stabilité, conditions fondamentales pour permettre l’investissement, la transformation de commerçants confrontés à de violents changements concurrentiels », conclut Procos.
