Subissant la crise de l’immobilier, les arbitrages de consommation et une météo pas toujours favorable, le bricolage et le jardin n’ont pas retrouvé le rythme des années Covid. Son évolution en valeur est surtout due à l’inflation. 2024 devrait toutefois se présenter sous de meilleurs auspices. Synthèse de l’Insight Talk de février organisé par le cabinet GfK France, dédié au brico-jardin.
Par Agnès Richard
La longue litanie des reports ou annulations d’achat liés à la crise immobilière et au contexte économique n’en finit pas : 29 % des gros travaux (extension, extérieurs…), 29 % des travaux de chauffage, 27 % d’isolation, 28 % de cuisine… Les conséquences se répercutent évidemment sur les marchés du bricolage et du jardin, après les fortes croissances de la période Covid.
Ces 2 univers sont aussi touchés par des conditions climatiques défavorables survenant à des moments assez stratégiques pour les ventes. Faut-il s’étonner alors que, comme le relève GFK, si les pratiques sont stables, elles baissent en fréquence ? 30 % des Français ont bricolé une à plusieurs fois par semaine en 2023, taux en baisse de 8 points sur 1 an. Même constat pour le jardin, désormais pratiqué de façon hebdomadaire par 40 % des Français (- 8 %).
Le bricolage en berne
Sur le périmètre observé par GfK (outillage, décoration, luminaires), qui représente 5,3 Md€ de CA, le bricolage accuse une baisse de 4 % en 2023. En volume, la tendance est plus rude, à – 8,7 %. Si, à l’exception de la peinture (- 1 %), la décoration est en hausse (+ 1,9 %), l’éclairage (- 15 %), le génie climatique (- 13,3 %) et la domotique (- 4,5 %) tirent particulièrement les ventes vers le bas. En revanche, certaines catégories comme l’automatisation et la sécurité connectée (+ 5 %) méritent d’être distinguées, à l’instar des alarmes (+ 20 %).
Dans ce contexte, les GSB renforcent leur poids sur le marché (+ 0,4 point), avec une part des ventes de 83,5 %. Dans le même temps, les GSA voient leur poids se réduire de 0,5 point, à 7,2 %.
Le jardin résiste
Le jardin s’en sort un peu mieux. Annoncées à 3,1 Md€, les catégories suivies par GfK (outillage, arrosage, produits pour le jardin, barbecues…) dévoilent une quasi-stabilité de CA (- 0,6 %) et une baisse un peu plus marquée en volume (- 5 %). Le bio (produits pour le jardin, terreaux et engrais) reste bien orienté, avec un CA de 200 M€, en croissance de 2 %, malgré des volumes en baisse de 8 %. Ce sont surtout les engrais qui tirent cette famille (+ 4 % en valeur).
En ce qui concerne la distribution, les GSB ont repris leur progression (+ 1 point), représentant 31,8 % des ventes, alors que les jardineries/Lisa sont étales, à + 0,1 point (24,8 %). Là encore, la part de marché des GSA (13 %) se réduit de 0,3 %. Les spécialistes motoculture sont eux aussi en retrait, de 0,8 %. Il détiennent 26,8 % de ce marché.
Le sans-fil s’impose
Côté jardin comme bricolage, le sans-fil se confirme comme un vrai relai de croissance. Outillage électroportatif (surtout perceuses-visseuses) et motoculture totalisent 550 M€ de CA, en hausse de 15 %, quand leurs volumes gagnent 12 %.
De bon augure pour 2024, GFK prévoyant un CA stable en bricolage et en hausse de 3% sur le jardin. ∎
Résultats 2023
Bricolage
– 4% en valeur ● – 8,7 % en volume
Jardin
– 0,6 % en valeur ● – 5,2 % en volume
Source GfK
Évolutions en valeur, source GfK
Les flops 2023
▪ Arroseurs : – 30 %
▪ Climatisation : – 27 %
▪ Grands outils de jardin : – 23 %
▪ Taupicides : – 17%
▪ Peinture intérieure pro : – 15 %
▪ Nettoyeurs haute-pression : – 14,1 %
▪ Engrais gazon : – 14 %
▪ Outillage à main de jardin : – 10,6 %
▪ Barbecues : – 8,1 %
Les tops 2023
▪ Vissage électrique : + 32 %
▪ Alarmes : + 21 %
▪ Tondeuses robot : + 17 %
▪ Absorbeurs d’humidité : + 14%
▪ Insecticides ménagers : + 13 %
▪ Bottes : + 10,6 %
▪ Pompes : + 4 %
▪ Produits pour le jardin : + 2,7 %
▪ Jardin motorisé : + 0,6 %