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Les meubles ont un nouvel avenir

Eco-mobilier organisait le 16 octobre dernier sa première rencontre nationale. Un évènement important qui a mobilisé 200 représentants professionnels de la filière. La réunion a permis de présenter

Cette 1ère rencontre nationale Eco-mobilier était animée, sous forme de tables rondes, par différents intervenants, tous concernés et investis dans la collecte, la valorisation des meubles et l’éco-conception des produits.
Nous mettrons en ligne prochainement une vidéo de cette 1er rencontre Nationale Eco-mobilier.En 18 mois, malgré un contexte économique tendu et difficile, Eco-mobilier à démontrer sa capacité à fédérer les professionnels du meuble. Un constat positif sur cet engagement, qu’a rappelé en introduction, Thierry Guibert, Président d’Eco-mobilier. « Nous sommes arrivés à fédérer 5.800 entreprises adhérentes. La profession a su se mobiliser pour prendre en main sa responsabilité en matière de collecte et de valorisation des meubles. Les groupes de travail et le conseil d’administration d’Eco-mobilier, ont fait un travail remarquable, dont je suis très fier« . Dominique Mignon, Directrice générale d’éco-mobilier, a indiqué, pour sa part dans son introduction, que les premiers résultats sont encourageants, dans la mesure où l’implication des collectivités locales, premières concernées par la collecte des déchets, des industriels des déchets et des structures de l’Economie Sociale et Solidaire, acteurs du réemploi et de la prévention, a permis la mise en place d’un service de collecte et d’unités de recyclage très performant, dès le démarrage. C’est une vraie satisfaction pour l’éco-organisme, « cet engagement de tous est à mettre au crédit de chacun ; tous devaient ici être remerciés pour cela« . Dominique Mignon a également souligné, que les objectifs ambitieux de cette filière à Responsabilité élargie du Producteur (REP), et le coût important qu’elle représente pour le marché, inscrivent l’action d’éco-mobilier nécessairement dans le long terme : en effet « le déploiement de cette filière, à l’instar des autres filières REP plus anciennes, doit être envisagé sur une dizaine d’années ».Le consommateur, le marché du meuble et le recyclage
La première table ronde était animée par Tristan Benhaïm, Vice-Président de Sociovision. Il a rappelé que la crise a profondément changé le regard vers les autres et nous-mêmes, et que les Français, plus individualistes, sont également en quête de nouveaux modes de consommation « Les gens ne sont pas dans une logique de crise, mais bien de mutation. Ils sont engagés dans une économie collaborative, une recherche d’économie et plus de solidarité« . A cela s’ajoute, la préoccupation grandissante de la protection de l’environnement, avec l’adoption progressive des gestes de tri, et pour les meubles plus spécifiquement, près de 2 Français sur 3 déclarent les déposer à la déchèterie, soit une augmentation de 5 points en 5 ans. Une modification de comportement, où Eco-mobilier peut jouer, tout à la fois un rôle afin de simplifier les démarches, mais aussi apporter une dimension pédagogique, comme l’a souligné Christophe Gazel, Directeur de l’Ipea, « Les Français ont une approche patrimoniale du meuble, ils ont du mal à en changer et à le jeter. Il faut leur expliquer qu’un mécanisme de seconde vie existe ». Un ressenti, également exprimé par Christian Farat, Directeur qualité environnement du groupe Fournier, spécialiste des cuisines, qui croit dans une mission éducative, et incitative des professionnels et des marques, à l’égard des consommateurs sur l’éco-conception. Il est rejoint dans cette approche par Caroline Brozyna-Diagne, Directrice du développement durable d’Ikéa France « Une vrai transition est à l’œuvre, et le consommateur comprend que le recyclage est à la fois un acte citoyen et a un réel intérêt économique ». La diffusion de messages simples et directs par éco-mobilier et par les enseignes, à destination des consommateurs, constitue, pour les 4 intervenants, une manière efficace pour véhiculer ces valeurs et les encourager à changer leurs comportements.
Autre point important relevé, l’intégration de fin de vie du meuble dès sa création. Une véritable valeur ajoutée, qui peut séduire les consommateurs, pour des prix qui ne sont pas excessifs. Le point focal de cet échange reste le recyclage, comme le souligne, Eric Weisman-Morel, Directeur du développement d’Eco-mobilier. « Le recyclage est connu et mémorisé par les consommateurs, mais cela implique une facilité d’accès au service et une qualité d’information sur les résultats du recyclage », et de poursuivre en rappelant « au 1er octobre 2014, ce sont près de 75.000 tonnes de meubles usagés qui avaient déjà été collectées, au travers des 625 déchèteries publiques, de 250 plateformes de l’économie sociale et solidaire et avec près de 800 points de collecte mis en place avec les distributeurs et leurs prestataires logistiques« .Mobilier usagé, gisement de valeur(s)Dominique Mignon, en introduction de la 2nd table ronde, rappelait les objectifs fixés par les pouvoirs publics, soit quasiment doubler, la part du recyclage et de la valorisation, qui doit passer à 45 % à la fin 2015. Invité à cette rencontre, Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle et Président du groupe d’études Economie circulaire, travaille à l’Assemblée nationale sur ces problématiques : Comment produire autrement aujourd’hui en France ? Il a expliqué que les réflexions en cours, sur l’économie circulaire, apportent des premières réponses. Pour lui, il est nécessaire d’instaurer une loi cadre, pour penser l’économie circulaire comme modèle de société, et introduire une vraie transversalité entre les différents champs d’investigation. La literie
En matière de gisement, le recyclage de la literie représente aujourd’hui un vrai développement. La France se place en véritable pionner, dans le démantèlement et l’orientation des matériaux qui en sont issus, vers des filières industrielles de seconde transformation de la matière. Rappelons, que 80 % des composants d’un matelas sont recyclables. Un vrai potentiel pour Eco-mobilier, qu’il s’agit de structurer et piloter. En 2013, 3 sites seulement étaient identifiés, mais l’éco-organisme, a poussé ses partenaires spécialistes, à créer de nouvelles usines, opérationnelles d’ici 2015, qui pourront traiter à terme 45 000 tonnes des déchets et créeront 150 à 200 emplois. Une initiative en France, félicitée par Dieter Verscheure, Directeur du développement de Latexco, qui a rappelé « Nous nous sommes positionnés sur le recyclage dès 1998, car nous produisons 35 000 tonnes de matelas chaque année, et nous avons beaucoup de déchets ». Pour sa part, Timothée Coisne, co-fondateur de Secondly, jeune PME née en 2012, spécialisée dans le traitement des matelas dans le Nord de la France, précise que « pour inscrire notre développement dans la durée, il faut pérenniser les approvisionnements et structurer le marché. C’est ce que nous construisons à travers nos discussions exigeantes avec éco-mobilier ». Sébastien Flichy, Directeur Innovation, Valorisation et Marketing chez Veolia Propreté, ajoute que la mise en place de partenariats solides est la seule solution pour construire un marché pérenne. Une ambition que soutient le député Dominique Potier, qui prône une attitude mesurée en évitant le « tout encadré » ou au contraire « le libre-échange« . Pour lui, chaque secteur doit prendre en compte la dimension recyclage dans son fonctionnement, et le législateur doit participer au débat : Quelle pertinence pour un organisme de recyclage inter-filières ? Quel rôle pour les collectivités territoriales dans ce processus ? Les élus doivent avant tout chercher à instaurer un éco-système favorable, où les conditions seront réunies, pour que les industriels et les entrepreneurs puissent créer de l’emploi.La filière Bois
Le bois reste l’élément important de la filière, puisque aujourd’hui, sur 45 % de meubles recyclés, 37 % sont en bois. Eco-mobilier travaille avec ses partenaires, à la mise en place du meilleur système pour le recycler et le valoriser. Il existe plusieurs types de bois, comme le rappelle Cécile des Abbayes, Directrice des études, systèmes et optimisation d’Eco-mobilier « Nous avons mesuré les différentes sortes de bois. 20 % de bois massif, très prisé pour les particules, 75 % de panneaux de particules et 5 % de MDF, indésirables. Une fois identifié, il faut savoir quoi en faire« . Bernard Retureau, Directeur de l’usine Egger Panneaux et Décors à Rambervillers, est intervenu pour évoquer l’importance « de donner une nouvelle vie au bois, de donner une nouvelle vie au meuble » avant d’exprimer la fierté des professionnels à travailler dans cette industrie du recyclage. Pour Olivier Arrault, Responsable national REP chez Sita, éco-mobilier est intervenu pour structurer efficacement une filière qui pré-existait, et symbolise le passage à une économie de la gestion des ressources maîtrisée. Il a toute fois alerté l’assemblée « il est nécessaire de trouver de nouveaux débouchés pour ce bois recyclé, au risque de rester dans un goulot d’étranglement« . Il a été rejoint sur ce sujet par Dominique Weber, Président de l’Unifa, et pilote du plan Nouvelle France pour l’industrie du bois « Le bois a certainement un grand avenir, notamment dans la construction d’immeuble et l’isolation« . Il a aussi alerté l’assemblée, sur la faiblesse de certains panneaux de particules recyclés « La fabrication des meubles a évolué, les contraintes économiques ont créées du meuble jetable, et trop recyclé, ces nouveaux panneaux de particules peuvent manquer de résistance pour la fabrication de certains meubles ». D’où, l’importance de l’investissement dans des programmes de recherche et développement pour ouvrir de nouvelles opportunités.La place et le rôle des éco-organismes dans la création de valeur(s)
Baptiste Legay, Chef du département politique de gestion des déchets au ministère de l’Ecologie, a dressé un bilan très positif de l’action d’Eco-mobilier et a rappelé que les actions mises en place en France, sont à l’étude à l’échelle européenne et mondiale. Pour Jacques Pelissard, Président de l’Association des Maires de France « nous avons crée un modèle français de gestion des déchets intéressant car partenarial, impliquant les communes, les collectivités et les pouvoirs publics. Un modèle construit sur l’écoute et l’échange ».En conclusion de cette première rencontre nationale, Thierry Guibert a rappelé la feuille de route d’éco-mobilier: chercher de nouvelles ressources, notamment avec la valorisation de la matière issue du recyclage, piloter la montée en charge, assurer la maîtrise des dépenses pour ne pas étouffer le marché du meuble, malgré le poids important de la contribution sur le marché… Et de finir sur ces recommandations : « Nous sommes précurseurs : soyons intelligents ! Soyons simples et pragmatiques« .

Par La Rédaction

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