Maison de la Literie se relance, depuis un an, sous l’impulsion de ses nouveaux dirigeants, les frères Amaury et Alban Fremaux. Si la modernisation des 148 magasins et la croissance du réseau sont à l’ordre du jour, les 12 mois passés ont surtout permis de commencer à optimiser l’outil industriel de ce fabricant-distributeur ; dont 1/3 de l’offre en magasin est issu de ses 2 usines françaises. Échange exclusif avec Amaury Fremaux sur l’évolution et les projets de cet acteur-clé de la literie.
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● Que voulez-vous mettre en avant en montrant votre site de production de Saint Forgeot ?
Amaury Fremaux : Cela fait 1 an que nous avons les clés de Maison de la Literie. En tant que repreneur, notre premier objectif était de renforcer cette entreprise dans son modèle de fabricant-distributeur, qui lui permet de gérer toute sa chaîne de création de valeur, du design à la livraison. Pour cela, nous devions moderniser les sites de production, qui manquaient d’outils et d’organisation. Nous avons bien avancé cette année, avec plus de 500 000 € déjà investis, comme annoncé ; notamment sur des mises en conformité et des machines ultra-technologiques et polyvalentes, qui améliorent la productivité et la flexibilité. À travers les visites de notre usine, nous voulons notamment prouver que nous respectons nos engagements côté fabrication, à savoir 500 000 € d’investissement par an pendant 5 ans.
● Comment les salariés de l’usine apprécient-ils ces évolutions ?
A.F. : La modernisation du site concerne aussi leur bien-être. À notre arrivée, nous avons trouvé une équipe ouvrière efficace et impliquée. Tout le personnel a été conservé, sauf quelques départs prévus et volontaires, ce qui était un autre engagement. Nous savions que nous aurions besoin de ces forces vives et de leurs expériences. Nous avons à cœur de mettre en valeur le savoir-faire humain. Et ce qui fut très agréable, c’est que tout le monde était motivé par les évolutions proposées. Nous avons ainsi pu travailler avec les équipes pour améliorer leurs conditions de travail. Il y a 53 employés dans cette usine de matelas de Saint Forgeot (71), et 17 autres dans celle de sommiers et têtes de lit tapissées à Confolens (16). Tous sont ravis de voir que nous sommes de vrais industriels, que nous pensons aux process, aux gestes et à la qualité de vie au travail.
● Plus concrètement, comment avez-vous amélioré le bien-être au travail ?
A.F. : D’abord, par des process repensés permettant, par exemple, de réduire les ports de charge ou les ruptures inutiles. Mais aussi en améliorant la propreté générale, l’éclairage, la qualité des showrooms, ou encore les peintures et le confort des espaces communs, des bureaux et des locaux sociaux. Avoir une usine en France nécessite d’offrir un cadre et un confort adaptés, similaires à ceux que l’on peut trouver dans le tertiaire. Pour recruter ou fidéliser des ouvriers aujourd’hui, il faut qu’ils se sentent aussi bien que dans un bureau. Et nous sommes ravis de voir que tout le monde a retrouvé le sourire. Tout en conservant le savoir-faire ouvrier, nous avons aussi renouvelé le management de l’usine, et accueilli Marie-Pierre Puravet à la direction générale de nos 2 sites industriels.
● Qu’est-ce que ces évolutions changent-elles dans la production finale ?
A.F. : D’une part, nous avons retrouvé la productivité d’autrefois, soit 44 000 matelas et 17 000 pièces tapissées par an ; mais nous avons aussi amélioré la qualité et la durabilité des produits. Tout le flux a aussi été repensé pour assurer des finitions et une sécurité parfaites. Nous avons conservé beaucoup de main d’œuvre pour le montage des cadres et des lattes, l’habillage des sommiers et la création de modèles d’exception et durables. Nous avons renforcé les contrôles qualité tout au long de la chaîne de production, pour vérifier si le coutil a tous ses points d’attache, ou s’il n’y a aucune tâche sur les matelas, par exemple. Si cela ralentit un peu la productivité, l’objectif final le mérite : nous voulons réduire de manière drastique les demandes de SAV en boutique.
● Quid de votre éco-responsabilité, sujet si important aujourd’hui ?
A.F. : Notre objectif général est de proposer des produits alliant confort et esthétique, à bon rapport qualité-prix, tout en intégrant des principes d’écoconception. Notre modèle de proximité nous garantit un haut niveau de qualité, tout en minimisant notre empreinte carbone. Nous privilégions au maximum les matières premières naturelles et recyclables, ainsi que les composants français. À date, 85 % de nos composants viennent de France, et 15 % du reste de l’Europe. Nous devons faire savoir que nous faisons travailler des entreprises françaises, en plus de nos 70 ouvriers. Nous voulons aussi travailler le plus possible avec des matières certifiées, ce qui fait partie de nos objectifs 2025-2026. Nous utilisons déjà des mousses, du latex et des coutils fournis par des industriels labellisés Oeko-tex Standard 100. Nous continuerons aussi de progresser sur la gestion des déchets et les énergies renouvelables.
● Quelles sont les prochaines étapes de l’essor de Maison de la Literie ?
A.F. : Nous allons maintenant monter en puissance, en augmentant la productivité et en intensifiant la R&D sur la qualité et les services. Nous repartons à l’offensive avec beaucoup d’innovations et de créativité pour l’année 2025. C’est ce que nous présenterons sur EspritMeuble du 16 au 19 novembre, où Maison de la Literie fera son grand retour avec un très bon stand. Ce dernier présentera avec fierté notre gamme de matelas 100 % renouvelée, avec 16 nouveaux modèles ; témoignant s’il le faut que la créativité et l’innovation restent au cœur de notre savoir-faire. En outre, notre stand sera une copie du nouveau concept magasin, déjà déployé dans 6 points de vente. Ce sera idéal pour accueillir et informer de potentiels franchisés. Pour Maison de la Literie, ce salon sera une étape-clé qui concrétisera sa renaissance.
● EspritMeuble sera aussi un grand test. Êtes-vous confiant pour ce rendez-vous et pour la suite ?
A.F. : Nous le sommes pleinement. Cette année fut intense mais nous avons réussi beaucoup de choses. Nous ne sommes pas totalement sortis du tunnel, mais nous voyons de mieux en mieux la lumière du bout. Il y a encore beaucoup à faire, mais Maison de la Literie est dorénavant sur de bons rails ; ce que devrait confirmer l’année 2025. Après une première année de reconstruction, dans un contexte chahuté mais assez bon pour la literie, la seconde sera celle de l’accélération. Nous avons pris le temps de redéfinir notre management, car ce sont d’abord les hommes et les femmes qui font les projets ; mais nous sommes aujourd’hui au complet pour pérenniser et faire grandir l’entreprise. Nous avons déjà prévu une campagne publicitaire mettant en avant les forces de nos 2 marques propres, Ducal Literie et Onéa, qui représentent déjà 30 % des ventes du réseau, mais pourraient atteindre les 50 %. ∎
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Des livraisons en moins d’une semaine
Parmi leurs objectifs, Amaury et Alban Fremaux veulent que Maison de la Literie atteigne « l’excellence dans le service ». L’entreprise a déjà reconstitué un large stock pour pouvoir être plus réactive et rapide sur les livraisons. Aujourd’hui, avec les 2 marques propres Ducal Literie et Onéa en standard, le client peut être livré chez lui en une semaine, avec installation sans faille et reprise de l’ancienne literie. « Nous devrions encore progresser, pour passer à 3 ou 4 jours en 2025 », annoncent les codirigeants.
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