Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 24 avril, l’Ameublement français, organisation professionnelle représentant les fabricants de mobilier hexagonaux, appelle l’État à agir face à une situation alarmante, dans le but de lutter contre une injustice grandissante. Le secteur, fort de 14 600 entreprises et 60 000 emplois directs, dénonce une concurrence déloyale accrue de produits importés, vendus à bas prix et souvent non conformes aux normes françaises et européennes.
L’un des phénomènes qui inquiète particulièrement la filière est l’émergence massive de la « fast déco ». En effet, les plateformes de e-commerce facilitent l’arrivée prééminente de meubles fabriqués à l’étranger, parfois dangereux et insuffisamment contrôlés, alors que les fabricants français sont, eux, soumis à des réglementations et contrôles stricts. « Les fabricants français, qui n’ont jamais cessé de produire localement, sont aujourd’hui les victimes d’une concurrence déloyale forte ; elle est d’autant plus injuste qu’il y a deux poids, deux mesures dans les contrôles et l’application des réglementations », déclare Arnaud Visse, président de l’Ameublement français.
Préjudices à tous les niveaux et appel à des mesures concrètes
Ce déséquilibre cause, selon l’organisation, un triple préjudice à l’économie nationale. D’abord pour les consommateurs, potentiellement trompés par des produits ne respectant pas les normes de sécurité, notamment concernant le mobilier pour enfants. Ensuite au niveau concurrentiel, avec des fabricants français asphyxiés par des réglementations que leurs concurrents étrangers contournent. Enfin sur le plan environnemental, le modèle vertueux français qui valorise 97% des déchets d’ameublement se trouve menacé par l’afflux de mobilier « jetable ».
À ce titre, les chiffres le prouvent. L’Ameublement français a perdu la moitié de ses effectifs et de sa capacité de production au cours des 25 dernières années. De leur côté, les importations ont été multipliées par 2,8 (celles en provenance de Chine par 21). De nombreux territoires français, de la Vendée à l’Alsace en passant par le Nord et la Haute-Savoie, voient leurs savoir-faire ancestraux et leurs emplois qualifiés menacés.
Pour rétablir l’équité, l’organisation appelle les pouvoirs publics à mettre en œuvre 4 mesures concrètes :
– Intensifier les contrôles de la DGCCRF sur les plateformes e-commerce ;
– Renforcer la vigilance douanière sur les meubles importés ;
– Pérenniser l‘éco-contribution visible au-delà de fin 2025 ;
– Mettre fin à la superposition réglementaire qui augmente les charges et freine l’innovation des entreprises françaises.
« Nous sommes prêts à relever les défis du marché et à nous adapter aux attentes des consommateurs. Mais nous ne pouvons pas lutter contre l’injustice. L’équité de marché n’est pas une option, c’est une nécessité », conclut Arnaud Visse.