Dans un contexte économique incertain, les enseignes du commerce spécialisé ont enregistré une hausse de 0,9% de leur activité en mars 2025, par rapport à la même période l’année précédente, selon les derniers chiffres publiés par Procos, la fédération du commerce spécialisé. Cette légère progression masque toutefois d’importantes disparités entre les différents secteurs, reflétant les préoccupations persistantes des consommateurs français en matière de pouvoir d’achat.
Alors que l’habillement, le secteur cadeaux-culture-jouets et les enseignes de sport sont en croissance, la restauration subit une nouvelle contraction significative de 5,5%. De son côté, l‘équipement de la maison demeure également négatif, avec un recul de 2,7%, pénalisé par les difficultés persistantes du marché immobilier et par une tendance des Français à privilégier l’épargne au détriment de la consommation.
Un signe particulièrement préoccupant réside dans la chute significative de la fréquentation des points de vente, en baisse de 3,5% par rapport à mars 2024, témoignant d’une frilosité accrue des consommateurs. En revanche, les ventes en ligne des enseignes du commerce spécialisé continuent de surperformer avec une hausse de 3,1%, confirmant la tendance observée depuis le début de l’année.
Un avenir incertain
En cumul depuis janvier, l’activité globale du commerce spécialisé affiche une très légère contraction de 0,3% par rapport au 1er trimestre 2024, ce qui traduit une véritable stagnation du secteur. Les professionnels se montrent particulièrement inquiets face au contexte international anxiogène, qui pourrait accentuer la prudence des consommateurs dans leurs dépenses et perturber les chaînes d’approvisionnement dans les mois à venir.
Enfin, les entreprises suivent de près les discussions parlementaires autour du projet de loi de simplification actuellement examiné à l’Assemblée nationale. Ce texte pourrait constituer une opportunité d’alléger les contraintes administratives pesant sur les commerces, notamment en ce qui concerne la mensualisation des loyers commerciaux ou l’assouplissement des règles pour accélérer l’ouverture de nouveaux points de vente. « Espérons que cette occasion sera saisie, qu’un pas sera significatif sera franchi en ce sens, et que cette loi ne sera pas , au contraire, l’occasion d’une complexification en matière d’urbanisme commercial déjà trop complexe sous le prétexte erroné et inefficace de protéger tel ou tel à un moment où l’activité des commerçants est difficile du fait des transformations de consommation », conclut Procos.