D’après la fédération Procos, le bilan de l’année 2024 est mitigé pour les enseignes du commerce spécialisé. Et tout particulièrement pour l’équipement de la maison, qui accuse une baisse de – 2,2 %.
L’activité des enseignes du commerce spécialisé du panel Procos a démarré 2025 sans éclat, en témoigne en janvier une baisse de – 0,7 % en magasin et – 0,2 % pour les ventes internet. Dans ce contexte, l’équipement de la maison ne s’en sort pas si mal, avec des magasins dont l’évolution est stagnante (- 0,2 %), par rapport à janvier 2023, déjà en baisse en comparaison à janvier 2022. « C’est un bilan sans surprise, entre la morosité ambiante, peu propice aux achats et/ou aux projets de rénovation, et les arbitrages de consommation, effectués en défaveur des marchés jugés non-essentiels », confirme Procos.
Le web en hausse
Sur l’ensemble de 2024 et pour tous les secteurs d’activité, le bilan est très mitigé. À surface égale, sur un an, les magasins sont en hausse de + 1,1 %, après une croissance de + 3,5 % en 2023. « Compte tenu de l’inflation sur 12 mois estimée par l’Insee à + 2,4 %, cette augmentation de 1,1 % est inférieure à l’inflation, ce qui peut résulter de plusieurs phénomènes comme la baisse des volumes vendus et la baisse de la valeur unitaire des produits vendus, suite à des consommateurs préférant des produits moins chers, MDD ou produits proposés par des acteurs plus discount. » Contrairement à 2023, 2024 a été marquée par une évolution plus favorable aux ventes web (+ 2,1 %) qu’en magasin. Mais cette croissance des ventes web ne fait que suivre la hausse des prix sur 12 mois (+ 2,4 %).
La maison souffre
Ce constat vaut pour tous les secteurs, sauf la restauration et la maison. Ainsi, côté magasin, l’équipement de la maison s’affiche comme le secteur qui s’est le plus mal comporté en 2024, avec une baisse de 2,2 %, qui succède à un – 2,6 %, en 2023. Le web suit la même tendance. Pour Procos, au-delà des fortes consommations des années Covid et de la mauvaise influence des marchés de logement neuf et ancien sur les déménagements, l’activité maison est impactée par le contexte politique et l’incertitude créée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juillet (- 7,5 % par rapport à juillet 2023).
Les augmentations de prix des matières premières suite à la guerre en Ukraine et celles des prix de l’énergie ont également entrainé des hausses de prix conséquentes. « Sur un plan plus structurel, une partie importante de ces marchés (bricolage, meuble…) s’oriente de plus en plus vers la notion de projet et pas seulement la vente de produit Enfin, des segments importants voient la vente de produits d’occasion suivre une nouvelle dynamique qui vient modifier le marché des produits neufs et les initiatives de certains acteurs tels qu’Ikea ou Fnac-Darty en faveur de la durabilité et de l’occasion. » À suivre.
L’immobilier commercial en berne
Sur 2024, Procos constate la poursuite de la décrue des projets d’immobilier commercial. Bien que les permis de construire restent à un niveau pré-Covid, les mises en chantier chutent et les surfaces autorisées en CDAC tombent à leur plus bas niveau depuis 30 ans. Sur les 5 dernières années, le total des surfaces terminées est de 1 774 000 m² sur 376 projets (surface moyenne 4 720 m² de vente) alors qu’il y a 5 ans, 5,4 millions de m² étaient recensés sur 518 projets (moyenne par projet 10 424 m²). En 2024, 71 projets ont été terminés. L’extinction progressive des « grands projets » du stock se poursuit, au profit de projets individuellement moins consommateurs d’espace. Le marché s’oriente vers les reconfigurations et les extensions de l’existant.
Evolution du CA de l’équipement de la maison en 2024
– 2,2 % pour les magasins
– 2,1 % pour le web
