Ayant vu ses compétences nettement accrues depuis 2 ans, Ecomaison est en charge du recyclage de nombreux objets et matériaux. En 2023, l’éco-organisme a réalisé un grand travail de prospection et d’accompagnement des entreprises concernées par la loi AGEC. Explications avec Éric Weisman-Morel, directeur des filières.
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Créé en 2011, d’abord sous le nom d’Eco-mobilier, par une vingtaine de distributeurs et fabricants français de mobilier, Ecomaison est aujourd’hui un éco-organisme compétent pour les meubles mais aussi, depuis 2022, pour les outils de jardin et le bricolage, les jouets et les matériaux du bâtiment. Un spectre large qui permet à cet organisme global, financé par l’éco-participation, de lancer des actions structurantes auprès de ses 13 000 adhérents, pour rendre plus vertueuse la filière.
1/ Régulation des entreprises du Net
Conscient qu’Internet est incontournable dans la vente de meubles et de literie, Ecomaison a réalisé en 2023 un important travail de prospection des entreprises étrangères qui vendent du mobilier en ligne dans l’Hexagone. La vente par Internet est en effet désormais soumise aux règles des filières à responsabilité élargie des producteurs (REP). « Nous avons aussi fait adhérer des places de marché étrangères – les françaises étant déjà affiliées à Ecomaison – car elles payent solidairement l’éco-participation à la place du vendeur tiers, si ce dernier n’est pas conforme », explique Éric Weisman-Morel, directeur des filières chez Ecomaison.
2/ Aide à la reprise du vieux mobilier
Les services d’Ecomaison ont également accompagné les réseaux de distribution du meuble, du bricolage, du jardinage et des jouets pour qu’ils s’équipent et puissent organiser la reprise des vieux produits auprès des clients, afin d’être en conformité avec la loi AGEC. « Les magasins et les livreurs pour l’e-commerce ont été équipés de bennes ou de caisses palette permettant d’organiser la reprise. C’est un service rendu au client et pris en charge intégralement par Ecomaison, financé par l’éco-participation », détaille Éric Weisman-Morel.
3/ Coordination des plans d’éco-conception
La loi ayant aussi imposé un plan de prévention et d’éco-conception, il a fallu que les entreprises concernées prennent un certain nombre d’engagements pour réduire l’impact environnemental de leurs produits et services. Ce plan doit organiser une planification pour l’entreprise, le fabricant ou l’importateur. « Là aussi, nous avons fait de l’accompagnement : nous avons collecté les plans d’éco-conception des acteurs de la filière ameublement et nous avons produit un plan filière pour l’ensemble des entreprises qui n’avaient pas de plan individuel. Nous avons mis à disposition un plan type et, surtout, nous avons bâti un plan commun avec des actions précises », précise le directeur des filières d’Ecomaison.
4/ Mieux informer le consommateur
Autre axe des missions de 2023 : l’accompagnement des entreprises dans le cadre de l’affichage des caractéristiques environnementales des produits. La Loi AGEC a édicté l’obligation pour les entreprises de faire figurer, sur chaque fiche produit, ses caractéristiques environnementales, et notamment sa recyclabilité. « Nous avons donc fourni aux entreprises un outil permettant de calculer la recyclabilité de chacun de leurs produits », annonce Éric Weisman-Morel.
Développer le réemploi
En tête des objectifs 2024, Ecomaison va développer et encourager le réemploi solidaire avec le don aux associations. « Le réemploi a des vertus en matière de recyclage mais aussi économiques, pour l’ensemble de la filière », lance Éric Weisman-Morel. Cette année, Ecomaison augmentera de 40 % les collectes pour le réemploi. « Nous comptons déjà 100 000 tonnes de produits réemployés et nous visons 140 000 tonnes cette année. Nous opérons pour cela une refonte de la chaîne logistique afin de permettre aux associations d’accéder aux produits repris notamment par les distributeurs (espaces de retours clients et livraison au sein des points de vente, entrepôts logistiques…) », ajoute le directeur des filières.
Par Didier Thomas-Radux et Anthony Thiriet