Notre site Web utilise des cookies pour améliorer et personnaliser votre expérience et pour afficher des publicités (le cas échéant). Notre site Web peut également inclure des cookies de tiers tels que Google Adsense, Google Analytics, Youtube. En utilisant le site Web, vous consentez à l'utilisation de cookies. Nous avons mis à jour notre politique de confidentialité. Veuillez cliquer sur le bouton pour consulter notre politique de confidentialité.

Carrefour des tendances

Le salon se positionne plus que jamais comme la référence internationale, le grand rendez-vous biennal de la profession posté à l’avant-garde.

De rencontres en découvertes, Univers Habitat a couvert l’immense vitrine que représente le salon pour vous en proposer une lecture à 360°, entre actualité des produits exposés et décryptage des orientations du marché de la cuisine. Un bilan transverse qui analyse l’offre à venir en termes de couleurs, matériaux, finitions, formes, agencements, nouvelles technologies et stratégies des marques… De principe, la régénération de l’offre revitalise la demande et le cru 2014 devrait, comme à l’accoutumée, impulser l’économie en ouvrant des horizons porteurs. Avec 128 exposants sur près de 25 000 m2, le panel présenté à Milan du 8 au 13 avril dernier par les enseignes et fabricants du secteur de la cuisine est suffisamment large pour qu’émergent des concepts fédérateurs parmi la pléthore de produits mis en scène. Ces propositions nouvelles sont de celles dont les distributeurs, cuisinistes en tête, feront leur miel. Elles se distinguent non seulement par leur originalité mais aussi leur capacité à essaimer, à polliniser le marché en offrant des perspectives qui remporteront l’adhésion des consommateurs. L’enjeu concurrentiel des finitions
Au-delà de l’écho des divers courants stylistiques que les marques propagent plus ou moins de concert, ce sont les détails qui deviennent déterminants. Ces éléments de différenciation sont aussi l’occasion pour chaque fabricant d’affirmer sa particularité, de se singulariser en mettant l’accent sur des éléments exclusifs qui contribuent à confirmer son positionnement et reflètent l’étendue de son savoir-faire. Sur le salon, l’enjeu concurrentiel de ces finitions élitistes plaidait aussi pour une montée en gamme, clairement revendiquée par les acteurs du marché qui visent le haut du panier tout en prenant soin, pour nombre d’entre eux, de proposer une alternative intelligente. Le développement de produits no name ou d’entrée de gamme suffisamment bien conçus pour ne pas trahir leurs standards qualité leur permet de répondre aux budgets minorés en garantissant un même niveau de service. La couleur prend du relief
Côté couleur, plusieurs approches cohabitent pour satisfaire tous les goûts. Si le blanc, valeur très archi en version sans poignée, assure toujours les plus importants volumes de vente, il bénéficie à nouveau de l’effet « colour touch » qui émergeait en 2012. Vert, rose, bleu, orange… les niches reçoivent des tonalités vitaminées qui insufflent une certaine énergie au mobilier. Elles mettent en valeur les jeux de pleins et de vides créés par l’accumulation verticale ou horizontale de caissons, dans un effet de répétition que défend par exemple parfaitement bien la cuisine « Cromatika » de Doimo. Investis de nuances éclatantes ou exposés en bois brut comme avec les éléments muraux du concept modulable « Play Kitchen » proposé par Febal, ces éléments en creux s’inscrivent aussi dans la logique de décloisonnement qui continue à gommer les frontières entre cuisine et séjour. Ils soulignent les éléments « complémentaires » qui font la jonction entre ces deux espaces désormais joints, apparentés à des cases d’étagères, à des bibliothèques multifonctions. La cuisine dans le salon
Dans cette interpénétration du meuble et de la cuisine intégrée, les fabricants voient la possibilité de couvrir d’autres champs, d’enrichir leurs collections avec des pièces nomades telles que chaises, tables, supports TV… En la matière, la gamme de compléments d’ameublement « Add More » signée Veneta Cucine ouvrait non seulement des perspectives vastes et diversifiées mais elle exprimait par exemple avec talent les idées pertinentes du designer Michele De Lucchi, auteur d’un buffet en bois qui faisait rimer tradition et grande contemporanéité. Si, plutôt que de couvrir la totalité des façades, la couleur prend ponctuellement du relief avec ces modules personnalisables, elle investit aussi de plus en plus l’intérieur des caissons qui sont désormais déclinés autrement qu’en blanc, manière de lutter aussi contre la standardisation, comme chez Häcker. Les gris nuancent la palette
A contrario de cette voie contrastante, la palette des cuisinistes gagne assez unanimement en subtilité et s’enrichit de nombreux gris clairs, à la fois doux et lumineux, à l’instar du coloris « gris lave » chez Häcker, du « gris minéral » de Nobilia, du très séduisant « gris mohair » vu chez Leicht ou encore du « gris soie » présentée sur la « Maya », dernière-née de chez Stosa, fabricant qui assurait également l’animation avec un système de bar sous plan télélescopable, actionnable par télécommande. Proposés en mat ou satiné, ces tons neutres, naturels et chauds autorisent toutes sortes d’associations de couleurs et de matières. Harmonies naturelles et lignes acérées
Les contrastes obtenus jouent le registre du « ton sur ton », de l’harmonie plutôt que la recherche de contrastes visuels forts. Les façades combinent plusieurs tonalités dans une recherche d’harmonie qui va jusqu’au camaïeu et s’éloigne le plus souvent d’une opposition graphique entre valeurs contraires, sauf à vouloir accentuer des lignes obliques, dans une approche très architectonique comme avec l’implantation de la cuisine « Arche », présentée sur stand Mobalpa avec ses formes géométriques qui utilisent les trois dimensions, habillée d’une laque soft touch blanche et noire et de Corian pour le plan de travail. Ou encore « Sharp », le modèle dessiné par l’architecte Daniel Libeskind pour Varenna. Affiner jusqu’à la dématérialisation
Hautement qualitatives, les finitions en aile d’avion sont un autre élément clef repéré parmi le meilleur de cette semaine milanaise pour sublimer les plans de travail, notamment chez Pedini, ou les zones de préhension en les allégeant visuellement, selon le concept de la « Yara » chez Cesar mais aussi sur les cadres des portes en biseau de la nouvelle « Lignum » chez Comprex qui impactent visuellement l’espace comme des tableaux, à la manière des hottes néo-classiques « Amélie » d’Elica. D’une manière générale, les plans de travail s’allongent et se désolidarisent de la cuisine pour dessiner des lignes en porte-à-faux qui « percent » l’espace. Utilisant une porte de 2 mm seulement d’épaisseur – la première au monde dans son genre, le programme de cuisine « Riciclantica » de Valcucine représente l’expression maximale de ce design se basant sur la dématérialisation, une porte se constituant d’un cadre très résistant en aluminium et d’un panneau de finition sophistiqué très fin, bien que solide. Suivant cette idée, la cuisine se fait discrète avec des implantations linéaires, qui permettent en un clic d’accéder aux zones fonctionnelles, grâce à des façades murales motorisées qui se soulèvent. Les espaces de stockage des murs-armoires disparaissent derrière des portes rentrantes et l’îlot peut même cacher les zones de lavage et de cuisson en faisant coulisser la table, selon l’idée originale avancée par le concept « Evolution » de GamaDecor. Ou prendre la forme maligne de l’îlot multifonction avec table coulissante qui dissimule la partie technique lorsqu’il est fermé proposé par Mobalpa avec le modèle « Cyane » (10) et qui forme un élément de transition entre la cuisine proprement dite et le reste du logement. Tonalités métalliques
Parmi les tonalités synonymes de luxe repérées dans les pavillons 9-11 et 13-15, le cuivre fait une entrée remarquée, valorisé par le travail des designers qui ré-inventent même l’électroménager comme Patricia Urquiola pour Beko. Comprex proposait ainsi 3 nouveaux modèles, parmi lesquels « Alumina » dessiné par les architectes Marconato & Zappa, disponible en 4 finitions métallisées en aluminium recyclable : Copper qui séduisait les visiteurs du stand, mais aussi Nikel, Iron et Bronze. Les 10 exemplaires de l’îlot de cuisine Mina édité en finition couleur rouille pour les fêter les 40 ans de Minacciolo participaient aussi de cette tendance. Idem, dans une version « édulcorée » avec le rose quartz d’une tonalité poudrée distillé sur certains caissons de l’originale « Immagina/Head » signée Lube. Il en va de même des tonalités métalliques, du vert de bronze en passant par l’éternel inox, valeur sûre portée par l’engouement pour l’équipement professionnel, en particulier chez Elmar avec la collection « Home », et son module en acier inoxydable posé sur une longiligne table déportée de 4,5 mètres, en noyer foncé. Graphite pure
Un autre amalgame tirait son épingle du jeu : le carbone. Avec ses stries argentées qui dessinent dans la matière anthracite des obliques et font penser à des tissus haute couture tout autant qu’à la carrosserie des plus belles voitures, le carbone paraît le magistral piano de cuisson conçu pour le « Jubilé » de La Cornue. Ce modèle en carbone inox noir est à rapprocher du pied en carbone laqué rouge de la spectaculaire « Ola25 limited edition » (84 cuisine numérotées) dévoilée par Snaidero ou encore de la nouvelle sans poignée « Invisible » qui associe, chez Toncelli, une texture de fibre de carbone et la rugosité du bois à un plan de travail en verre interactif. Sur FTK aussi, la fibre de carbone brillait par ses effets de matière, de la hotte L-Original de chez Elica au motif des poignées KitchenAid.Des alliages aux alliances
D’une manière générale, non seulement ces finitions légèrement irisées apportent des reflets changeants au mobilier en lui conférant d’office une image de « solidité », mais elles insufflent aussi l’idée que la tendance absolue, ce sont, plus encore que les alliages, les alliances. Sur les stands, la règle tacite était de marier les finitions pour concevoir des ambiances inédites qui renient le total look en suggérant des associations très intuitives qui utilisent, à bon escient et de manière intuitive, l’identité propre à chaque matière. Que celle-ci soit traitée en mat, satiné ou brillant, de façon lisse ou en relief, avec des matériaux naturels ou des imitations plus vraies que natures, en particulier dans le rendu minéral ou du « faux béton » pour les plans de travail, notamment en céramique, omniprésents mais concurrencés par des traitements innovants à base de nanotechnologies, comme le « Fenix », surface tactile anti-trace proposée notamment par Arrital ou la « Nanoceramic NTE™ » développée par Molteni pour Ernestomeda. Valoriser le travail artisanal
Comme le métal, le marbre (avec son aspect veiné avec le marbre de synthèse « Mineralmarmo® » chez Cesar) signe son grand retour, plébiscité lui aussi pour son standing raffiné et son côté « valeur sûre », comme chez Doimo avec le concept « Extra ». Parce que cette année, la tradition s’invite volontiers à la table de l’innovation, et inversement. Plus d’une marque exposaient des modèles faisant référence à un savoir-faire ancestral, manière de revendiquer une histoire qui dure, envers et contre la crise comme le concept « SineTempore » avec des inclusions de tesselles de mosaïque chez Valcucine. D’autres faisaient directement référence à un courant artistique qui faisait en son temps la part belle à l’artisanat en réaction à l’industrialisation effrénée que connaissait l’Europe à la fin du XIXe siècle : « Art& Crafts », littéralement « Arts et artisanats », en référence aux mouvement artistique réformateur né en Angleterre dans les années 1860 qui a promu l’Art Nouveau, est le nom donné par Pedini à sa toute nouvelle collection qui prône la déstructuration de la cuisine en mixant de façon très pertinente les matières (bois foncé ou clair, métal irisé, laque satinée, plan céramique, détails en cuir…). Pour valoriser le travail artisanal de grande qualité, les fabricants revendiquent donc leurs compétences en exprimant des idées virtuoses. Le grand retour du bois
D’un stand à l’autre, le produit-phare n’était autre que le bois, des essences brutes aux procédés de fabrication qui jouent les faussaires à la perfection. Chêne et bois clairs mais aussi noyer occupent le devant de la scène, créant des ambiances conviviales, chaleureuses. Véritable curiosité, le bois fossilisé de la finition « Chêne Tattile Millemium » proposée par Valcucine s’est lui distingué par ses origines antédéluviennes qui remontent à 7000 av. J.-C. et ses qualités de résistance particulière à l’eau, aux taches et à la lumière. La société autrichienne TEAM 7 démontrait par ailleurs sa capacité à marier la qualité exceptionnelle du bois et la tradition artisanale avec un design très actuel, la nouvelle cuisine « Loft » se voulant la réinterprétation moderne de la cuisine campagnarde. Dans le registre du classique contemporain, la « Frame » signée Snaidero se faisait aussi remarquer avec son style industriel chic porté par une structure métallique en forme de cadre qui abrite la hotte ou encore les versions industrielles des modèles « Ice » et « Sand » chez Febal qui surfent sur cette vogue du « vintage » qui se traduit aussi ponctuellement par des clins d’œil aux années 50-60, avec des lignes arrondies et une palette pastel, à la manière de la « Saint Louis » de Marchi. Modifier sa cuisine sans en changer ?
Parmi les idées innovantes, notons aussi la proposition de Valcucine qui avec l’ossature légère de « Meccanica » pensée pour être recyclable à 100%, invite à déplacer les divers éléments de la structure qui s’unissent entre eux à l’aide de jonctions mécaniques. Facilement assemblables soi-même sans colle, ces modules en tubes de fer sont conçus pour être utilisés sans façade, avec des portes multiplis de pin ou recouverts d’un tissu élastique lavable et anti tache. Une idée qui, d’une certaine façon, rejoint celle du brevet « Cover » présenté par Aran : les portes, jointées par des pellicules magnétiques résistantes et lavables, se renouvellement à chaque fois que l’on veut ! La cuisine change ainsi de look, comme de… vêtement !

Par La Rédaction

Articles qui peuvent aussi vous intéresser

×