Le groupe Blum, fabricant autrichien spécialisé dans les ferrures pour l’ameublement, annonce un chiffre d’affaires de 2,44 milliards d’euros au terme de son exercice fiscal clos le 30 juin 2025. Ce résultat correspond à une croissance de 6,3 % par rapport à l’exercice précédent, après deux années consécutives de léger recul. Dans un environnement de marché jugé encore difficile, cette progression marque un signal positif pour le groupe familial.
Deux facteurs expliquent cette croissance. D’une part, la hausse des volumes de vente sur l’ensemble des gammes – charnières, systèmes coulissants, systèmes Box, systèmes de portes relevables, ainsi que le système Pocket Revego, récemment lancé. D’autre part, l’intégration de la filiale Van Hoecke, spécialiste belge des composants de meubles, a contribué pour la première fois au chiffre d’affaires global du groupe sur l’exercice.
Les États-Unis, premier marché national
Sur le plan géographique, la répartition du chiffre d’affaires reste équilibrée : 45 % en Europe, 15 % aux États-Unis et 40 % dans le reste du monde. Les États-Unis demeurent le premier marché national de Blum, avec une activité soutenue par la filiale locale et son site de production en Caroline du Nord. En Europe de l’Est, en Asie-Pacifique et aux États-Unis, la tendance est jugée favorable. En revanche, la situation reste plus tendue en Chine. Le groupe pointe par ailleurs les effets négatifs des droits de douane et des mesures protectionnistes sur ses capacités d’innovation et sur la compétitivité globale.
L’année a été marquée par la présentation de plusieurs innovations lors du salon interzum à Cologne. Blum y a dévoilé notamment Plicobox, un nouveau système Box dédié au salon et à la chambre à coucher, de nouvelles charnières avec amortissement intégré et une nouvelle version du système Revego. Parallèlement, l’entreprise a poursuivi le développement de son offre de services au-delà des composants avec la plateforme Beyond Components.
L’importance accordée à la R&D se traduit par 61 brevets déposés en 2024, plaçant Blum au deuxième rang du classement de l’Office autrichien des brevets.
Des investissements économiques, humains et politiques
En matière d’investissements, 185 millions d’euros ont été engagés au cours de l’exercice, principalement consacrés au développement des sites industriels autrichiens de Höchst et Brégence. Des installations de production supplémentaires ont été mises en place pour accompagner le lancement de nouveaux produits. Par ailleurs, Blum a investi dans des espaces de présentation avec l’ouverture ou la rénovation de showrooms à l’international, comme à Singapour et à Londres.
Au 30 juin 2025, le groupe compte 9846 collaborateurs dans le monde. La formation reste une priorité. À l’automne, environ 100 jeunes apprentis rejoindront l’entreprise, portant à plus de 400 le nombre de jeunes en formation dans les sites autrichiens, américains, polonais et chinois.
Sur le plan institutionnel, Blum appelle à une simplification des formalités administratives au sein de l’Union européenne. Le groupe considère que l’augmentation des charges réglementaires pèse sur la compétitivité industrielle face à d’autres zones géographiques. Il s’inquiète notamment des effets du système ETS combiné au règlement MACF, estimant que les produits finis importés, tels que les ferrures, restent à l’écart des mécanismes de protection environnementale appliqués aux matières premières, ce qui introduit un déséquilibre concurrentiel.
Dans un contexte économique jugé incertain et marqué par la hausse des coûts industriels, le groupe affiche une prudence mesurée pour l’exercice à venir. La maîtrise des coûts, la force d’innovation, la proximité avec les clients et l’engagement des équipes restent au cœur de la stratégie du fabricant de ferrures.
