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Lectra et Joly Design livrent leur carnet de tendances 2025 pour le mobilier d’intérieur

Alors que le Salone del Mobile de Milan 2025 s’est terminé en avril dernier, il a laissé, derrière lui, un concentré d’inspirations pour le design de demain. Dans le sillage de cet événement majeur, deux experts français du mobilier d’intérieur reconnus à l’international – Joly Design, studio de création de mobilier, et Lectra, spécialiste des solutions technologiques pour l’industrie du mobilier – dévoilent leur vision commune des tendances du design de mobilier et des évolutions industrielles et technologiques du secteur, inspirée par leurs observations lors du dernier salon Maison & Objet à Paris.
Par Barbara Joly, dirigeante de Joly Design et Nicolas Favreau, vice-président marketing produit de Lectra

En 2025, et Milan l’a confirmé, le mobilier continue d’aller au-delà de sa fonction première avec des formes sculpturales, des palettes inspirées par le cinéma et la mode, et des matières sensorielles qui dépassent les limites de l’objet pour investir le champ de l’art. Selon Joly Design, spécialiste du design de la pièce maîtresse de l’intérieur – le canapé – et dans une approche croisée avec Lectra, spécialiste de la transformation technologique de la filière meuble, quatre grandes tendances redessinent notre intérieur contemporain : le surréalisme envahit nos espaces, le kitsch des années 60-70 fait son grand retour, le néo-brutalisme s’adoucit et la frontière entre mode et design s’estompe pour disparaître complètement.

En filigrane, d’autres mouvement profonds se dessinent : le retour du sur-mesure, l’avènement d’un design plus responsable et l’essor de technologies discrètes mais décisives dans les ateliers de création.

Les experts en design de meubles et de canapés de Joly Design l’avaient visitée et en ont retrouvé l’univers sur de nombreux stands au dernier M&O : Surréalisme, la dernière exposition du Centre Pompidou avant fermeture a tracé la voie : le surréalisme ne se cantonne plus aux musées, il investit nos intérieurs. Au dernier Maison & Objet, le corner tendances d’Elisabeth Leriche, directrice artistique, a mis à l’honneur un univers onirique où illusions d’optique, couleurs audacieuses et pièces déstructurées redéfinissent notre perception de l’espace. De Dalí à Calder, en passant par Miró, les références artistiques abondent, transformant le mobilier en une véritable expérience sensorielle. Le surréalisme s’est même invité jusqu’au nouveau salon Matter & Shape, avec un canapé fou, des motifs pop et biscornus. 

Les teintes space-age aux influences kitsch-rétro façon Austin Powers restent d’actualité. L’orange, moins dominant qu’en 2024, s’impose désormais comme une aura, une lumière, une atmosphère plutôt qu’une couleur phare du mobilier. Le textile adopte des combinaisons audacieuses, avec le duo phare de l’année : rouge et rose, un clin d’œil aux références pop et psychédéliques.

Faye Toogood, élue designer de l’année 2025 par Maison & Objet, incarne la tendance Néo-Brutalisme en mettant la matière au centre de son travail avec des formes organiques et des textures saisissantes, comme son noir profond monochrome. Les salons explorent une esthétique néo-brutaliste mêlant béton ciré et tons métalliques, adoucis par des touches organiques : un arbre, un textile, une respiration.

Les meubles adoptent des allures haute couture, tandis que les intérieurs reflètent les tendances des défilés. Mode et design n’ont jamais été si liés. Les collaborations se multiplient ; Roche Bobois et Jean-Paul Gaultier revisitent le canapé Mah Jong d’Hans Hopfer, en pièce iconique, Saint Laurent a présenté une réédition de quatre pièces emblématiques de la designer Charlotte Perriand lors du Salone del Mobile à Milan.

Et quand les designers s’inspirent des défilés, les industriels, eux, s’appuient sur des technologies qui leur permettent de suivre le rythme effréné de la création tout en maîtrisant leur impact. La convergence entre mode et mobilier s’accompagne d’une demande croissante pour des pièces personnalisables, pensées comme des vêtements haute couture : unique, ajustées, respectueuses de leur matière.

Dans un contexte où le consommateur souhaite un produit à son image, le meuble devient un objet hautement personnalisable. Portés par l’essor de la fabrication à la demande, les ateliers s’adaptent. Grâce à des solutions numériques telles que la découpe automatisée ou le prototypage 3D, les fabricants gagnent en agilité sans renoncer à la qualité.

La technologie permet aujourd’hui de produire en petites séries, avec une grande précision et sans gaspillage. Un nouveau luxe, plus discret s’installe : celui de la pièce conçue pour durer, pensée dès l’origine pour s’intégrer durablement à un intérieur.

Dans les coulisses des ateliers, la digitalisation poursuit son chemin ; découpe automatisée, planification intelligente, jumeaux numériques… L’Industrie 4.0 s’invite dans la fabrication du meuble avec une promesse simple : produire mieux, consommer moins.

Ces solutions permettent d’optimiser la consommation de matière première, de réduire les erreurs et de fluidifier les flux de production. Une manière aussi de mieux répondre aux attentes des jeunes générations, en quête de transparence.

La traçabilité s’impose désormais comme une nouvelle norme du design contemporain. Le développement du passeport numérique du produit, en cours d’adoption par les marques européennes, ouvre la voie à une information plus claire sur la composition, l’origine et la recyclabilité du mobilier.

Cette approche s’accompagne d’un travail de fond sur la transparence des chaînes d’approvisionnement, favorisant le recours à des matières responsables. Derrière chaque canapé, chaque fauteuil, se cache désormais une chaîne vertueuse, de plus en plus visible et revendiquée.

Designers et acteurs de l’industrie du mobilier façonnent bien plus que des meubles : ils créent ensemble un véritable art de vivre entre émotion, exigence technique et conscience environnementale.

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Par La Rédaction

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