Le collectif Parlons Literie, qui faisait son grand retour le 26 juin sur la Péniche Gustave à Paris, opère un virage stratégique en resserrant ses critères d’adhésion et en adoptant un discours plus offensif face aux pratiques commerciales trompeuses. Avec 53 membres contre 70 en 2024, l’organisation privilégie la qualité à la quantité.
Les 6e rencontres du collectif Parlons Literie se sont déroulées dans un contexte quelque peu différent que les précédentes. « En fin d’année dernière, nous avons connu une crise qui a nécessité des discussions avec des membres du conseils d’administration et les industriels. Leurs souhaits ont nécessité une écoute attentive de notre part », lance François Duparc, président. Le collectif, qui rassemble fabricants, distributeurs et fournisseurs de literie, adopte désormais une posture militante, illustrée par son nouveau slogan : « Défendre le mieux dormir ».
Cette évolution s’accompagne d’un durcissement des critères d’adhésion. Pour les distributeurs, l’organisation exige désormais que la literie représente au minimum 10 % du chiffre d’affaires et que les ventes en magasin dépassent celles réalisées en ligne. De leur côté, les industriels doivent produire en France ou justifier d’une présence d’au moins 10 ans sur le marché français, avec une filiale locale et des comptes auditables.
Ces nouvelles exigences ont entraîné une baisse des effectifs de 70 à 53 membres, reflétant la volonté de l’organisation de privilégier la cohérence de ses adhérents avec ses valeurs. Le conseil d’administration, désormais composé à parité de distributeurs et d’industriels, assume pleinement ces nouvelles règles.
Une stratégie de différenciation assumée
Jean-Bernard Vole, en charge de la communication, a détaillé les caractéristiques de la nouvelle plateforme de marque articulée autour de 5 valeurs : l’éthique, la détermination, l’excellence, le partage et l’optimisme. « Parlons Literie est la voix des professionnels de la literie qui s’engagent à privilégier une production et une vente qui s’opèrent sur le territoire français ainsi que des modes de distribution qui permettent aux consommateurs l’essai de la literie », a-t-il précisé.
Cette stratégie de différenciation vise à contrer ce que l’organisation considère comme des pratiques commerciales trompeuses, notamment le concept du « matelas unique » vendu exclusivement en ligne. L’organisation mise ainsi sur 5 combats prioritaires : la promotion du savoir-faire français, l’essai en magasin, le confort personnalisé, les pratiques commerciales honnêtes et l’engagement éthique.
Toujours à destination du grand public, le plan d’action 2025 prévoit une refonte complète du site parlonsliterie.com, qui a enregistré 250 000 visites en 2024, ainsi que le lancement d’un « guide anti-arnaque » alertant les consommateurs sur les prix trompeurs, le faux Made in France et les dénominations abusives. Une série de 3 vidéos documentaires valorisant l’industrie française, les points de vente et le recyclage sera également diffusée. Sans oublier les réseaux sociaux, qui reflèteront cette nouvelle ligne éditoriale à travers de nouveaux contenus.
Un marché stabilisé malgré les tensions
François Duparc a contextualisé cette évolution dans un marché qui « atteint un plateau » après plusieurs années de croissance. Les données d’Ecomaison confirment cette tendance avec des volumes stables, même si certains segments comme les matelas de moins de 10 cm d’épaisseur progressent encore. En outre, l’organisation maintient ses partenariats avec les institutions sectorielles (Ameublement Français, FNAEM, EspritMeuble, IPEA, Ecomaison) et prévoit de relancer un observatoire de la consommation en février 2026. Elle étudie également la création d’une coopération scientifique, à l’image de ce qui existait dans les années précédentes.
Les prochaines rencontres sont programmées pour le 4 février 2025 à Paris, marquant ainsi le retour au rythme habituel de deux événements annuels.