Les enseignes du commerce spécialisé enregistrent une progression de 2,2% de leurs ventes en magasins au mois de mai, portées par des effets de calendrier favorables. Une performance qui masque toutefois des disparités sectorielles et les préoccupations croissantes des professionnels face aux défis réglementaires.
Selon Procos, les résultats du mois de mai révèlent une situation contrastée pour le commerce spécialisé français. Si les ventes en magasins progressent globalement de 2,2% à surface égale par rapport à mai 2024, cette hausse s’explique largement par la présence d’un samedi supplémentaire et les nombreux ponts qui ont modifié les habitudes de consommation.
Dans le détail, les performances sectorielles dessinent un paysage hétérogène. Le secteur culture-cadeaux-jouets tire son épingle du jeu avec une progression de 3,1%, tandis que la beauté-parfumerie gagne 1,8% et l’alimentaire spécialisé 0,5%. L’univers de la maison traverse une période particulièrement délicate : si, dans son ensemble, le secteur parvient tout juste à afficher une croissance symbolique de 0,5%, cette performance masque d’autres difficultés, illustrées par une chute significative de 2% du meuble notamment. Cette baisse reflète les tensions qui pèsent sur la consommation d’équipement du foyer, secteur traditionnellement sensible aux incertitudes économiques et aux reports d’investissement des ménages.
De son côté, la fréquentation des points de vente reste quasi stable avec un léger fléchissement de 0,1%, tandis que les ventes en ligne des enseignes progressent de 2,8%. Sur les 5 premiers mois de l’année, l’activité magasins du commerce spécialisé affiche une croissance cumulée de 1,9%.
Des défis structurels préoccupants
Au-delà de ces résultats mensuels, les professionnels du secteur alertent sur plusieurs enjeux majeurs qui fragilisent leur activité. La concurrence déloyale des plateformes internationales constitue leur principale préoccupation. Procos réclame une application stricte des règles de marché pour tous les acteurs, y compris les géants du e-commerce qui échappent souvent aux normes imposées aux commerces traditionnels. « Si ces acteurs ne sont pas en mesure de respecter les normes des produits vendus en France et en Europe, alors ils doivent être sanctionnés, jusqu’au déréférencement si le respect de ces règles n’est pas garanti dans la globalité et durablement », précise le communiqué.
L’organisation professionnelle déplore également les retards répétés dans l’adoption de mesures de simplification administrative, notamment la mensualisation du règlement des loyers commerciaux. Ces reports pénalisent la trésorerie des commerçants dans un contexte économique déjà tendu, contribuant à la multiplication des défaillances dans tous les secteurs du commerce spécialisé.
Enfin, la complexité croissante de la réglementation inquiète particulièrement les professionnels, comme en témoigne le récent décret sur les valeurs de consommation énergétique 2030, jugé incompréhensible par les entreprises concernées.