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Perquisition nationale de La DGCCRF

L’affaire n’a pas fini de faire parler d’elle. Nous avons recueilli les réactions de Régis Schultz, directeur général de Darty, et de Franck Pellé, DG commerce chez Eberhardt Frères (Liebherr-Falmec et bient&ocirc

Dans la matinée du 17 octobre, 250 agents de la DGCCRF ont perquisitionné dans toute la France un grand nombre de fabricants (BSH, Electrolux, Indésit, Fagor Brandt, Smeg, Seb, Samsung, Miele, LG, Eberhardt Frères) et certains distributeurs (Darty, GP Dis, Findis) présents dans l’univers de l’électroménager, que ce soit en GEM ou PEM.
Suite à une plainte qui a été déposée en août 2011 par le site www.webachat-france.com, qui a d’ailleurs cessé son activité au mois de juin de la même année, la justice a lancé une enquête qui a conduit à cette action retentissante et source d’interrogation.
Le but ? Mettre à jour une entente verticale et horizontale sur les prix pratiqués. Selon certaines sources proches du dossier, le responsable du site dépositaire de la plainte n’aurait pas accepté le fait de ne plus être référencé par ces fabricants et distributeurs.
Nous avons rencontré Régis Schultz, directeur général de Darty, lors de l’inauguration du magasin de Beaugrenelle (cf. p31). Voici sa réaction (interview vidéo à découvrir sur notre site www.univers-habitat.eu) : « J’ai deux remarques. La première, c’est qu’aujourd’hui, sur le marché de l’électroménager tous les acteurs ou presque perdent de l’argent, à l’exception de Darty. Depuis 4 ans, c’est une véritable descente aux enfers. Pour les fabricants, c’est le même problème. D’ailleurs, récemment l’un d’eux a officialisé ses difficultés (groupe Fagor, cf. p85 de UH N°19). Donc, si un secteur a détruit de la valeur, c’est bien l’électroménager. Et, parallèlement, on nous attaque par rapport à une entente. Cela paraît surréaliste de mettre des amendes à des gens qui perdent de l’argent ou de mettre sous pression un secteur qui n’a pas fait la démonstration de sa capacité à créer de la rentabilité. Je pense qu’il y a d’autres secteurs de l’économie qui sont beaucoup plus rentables et qui devraient amener des questions. Si un seul fait est certain, c’est qu’aujourd’hui les clients bénéficient de produits de moins en moins chers et que les fabricants et distributeurs ne gagnent pas ou peu d’argent. La deuxième remarque, et c’est ce qui me révolte le plus, c’est que je fais face à une concurrence sur internet qui n’affiche pas les prix tels qu’elle devrait le faire. Cela fait 5 ans qu’une loi est passée (DEEE) et nous demande d’afficher les prix avec la taxe. Pour eux, ça n’est toujours pas fait. Ensuite, nous devons récupérer gratuitement les appareils chez nos clients. Pour eux, ça n’est toujours pas fait. Pourtant, c’est la loi ! Quand d’un côté on jette l’opprobre sur des gens, qu’on envoie 250 inspecteurs qui nous demandent de mettre les mains sur les tables et que dans le même temps on est infoutu de faire respecter l’affichage des prix et la loi, je me dis « Où va-t’on, on vit dans quel pays ? ». Je pense que nous sommes dans un délire complet ».Nous avons également recueilli la réaction de Franck Pellé, directeur général commerce d’Eberhardt Frères, également concerné par l’enquête : «Notre distribution sélective sur Liebherr et Falmec n’est pas basée sur les prix, mais sur la qualité effective des services apportés par les distributeurs, quels qu’ils soient. De plus, ceci est conforté par un barème d’écart très clair. La liste des sites non-agréés était recherchée par les enquêteurs. Nous ne nous sentons pas concernés car notre liste de clients non agréés était conforme à nos critères de distribution sélective. Cette « sélection » était basée sur le manque de services de la part de tel ou tel distributeur, web ou magasin. Nous pensons que rien de ceci n’est répréhensible et gardons, très clairement, notre position. Nous n’entendons pas ouvrir, à tous, la vente de nos produits, car, sauf si la justice nous prouve le contraire, ils justifient une distribution sélective qui n’a rien à voir avec une quelconque entente sur les prix, mais se base sur les compétences requises pour vendre nos produits Premium. Enfin, il me semble que cette démarche judiciaire, si elle devait se terminer par des procès, impliquerait le développement des marques propres, qui empêchent le consommateur de comparer une définition/prix entre les distributeurs. La réaction des distributeurs pourrait aussi être de demander aux fabricants davantage de références spécifiques, pour un même produit initial. Ceci augmenterait le coût de revient des appareils en multipliant les zones de stockage. Ces deux facteurs seraient à même de désavantager le consommateur, par une moindre comparabilité et une augmentation du coût de revient, donc des prix. Nos marques Liebherr, Falmec et bientôt Asko proposent les mêmes produits chez les enseignes spécialisées et les cuisinistes, tout en privilégiant, pour le consommateur, la comparabilité entre les distributeurs apportant de réels services. J’espère que ceci sera reconnu, pour nous comme pour l’ensemble de notre profession. Rappelons que notre secteur est l’un des rares, dans les biens d’équipement, à avoir 70% de sa production assurée en Europe. Devons-nous encore diminuer la valeur de ce métier qui n’a pas su défendre la valeur, pourtant réelle, de ses produits et innovations ? »

Par La Rédaction

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